Nicole Belloubet reconnaît avoir été «maladroite et lapidaire» au sujet de la jeune Mila

© AP Photo / Christophe Enala garde des Sceaux Nicole Belloubet
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La garde des Sceaux française a affirmé reconnaître «volontiers» sa maladresse dans ses propos sur le cas de la jeune Mila, victime de cyberharcèlement. Auparavant, Nicole Belloubet avait estimé qu’«une insulte à la religion, c'est évidemment une atteinte à la liberté de conscience», provoquant ainsi un tollé.

La ministre de la Justice a été obligée de s’expliquer après sa prise de position concernant Mila, une adolescente menacée de mort sur Internet pour ses propos contre l’islam. Invitée le 29 janvier sur Europe 1, Nicole Belloubet avait souligné que «l'insulte à la religion, c'est évidemment une atteinte à la liberté de conscience, c'est grave, mais cela n'a pas à voir avec la menace.»

La garde des Sceaux a réitéré le 30 janvier ses dires auprès de BFM TV:

«Je reconnais volontiers que mon expression a pu être maladroite ou lapidaire».

La ministre a poursuivi en affirmant qu’elle regrettait deux points principaux:

«D'une part, je n'ai pas voulu remettre en cause le droit de critiquer la religion, […] et d'autre part, j'ai voulu dire que dans notre démocratie, les injures ou les discriminations à raison de l'appartenance religieuse, c'est une infraction et que cette infraction pouvait être grave parce qu'elle conduisait à la haine et au rejet de l'autre.»

Et d’insister sur le fait qu’elle estime que «dans notre démocratie, la haine ou le rejet de l'autre, ce n'est pas possible».

Avant les explications de Mme Belloubet, de nombreux politiques, dont notamment Jean-Luc Mélenchon ainsi que des utilisateurs des réseaux sociaux, avaient dénoncé ses propos sur Europe 1.

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Interrogé quant à l’affaire Mila le 29 janvier lors d’une séance de questions au gouvernement au Sénat, le ministre de l’Intérieur a réaffirmé son soutien à la liberté d’expression en France:

«Il n'existe pas, dans ce pays, [...] il n'existera jamais sous l'autorité de ce gouvernement, de délit de blasphème.»

Et de poursuivre que «la liberté même d'expression, dans notre pays, permet à chacune et chacun de pouvoir critiquer une religion»:

«La jeune Mila peut parfaitement critiquer, [...] et il est inacceptable, insupportable même, que certains, au nom de l'institution qu'ils représentent, ait pu laisser penser que cela était interdit.»

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Lors d'un live sur son compte Instagram le 19 janvier, Mila, lycéenne de 16 ans, a parlé de sa relation avec la religion, en particulier l’islam. Peu après, elle a fait face à une campagne de haine contre elle et même à des menaces de mort. Le hashtag #JesuisMila a ensuite été lancé pour la soutenir.

Elle s’est ensuite excusée sur Twitter, soulignant qu'elle ne voulait «offenser personne» et qu'elle avait «parlé trop vite», «l'erreur» étant «humaine».

Le parquet de Vienne a ouvert deux enquêtes, dont l’une devait viser l’adolescente pour «provocation à la haine raciale», finalement classée sans suite le 30 janvier. L’objectif de la seconde, toujours en cours, est de retrouver les auteurs des menaces de mort.

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