Le Royaume-Uni entrouvre ses portes à Huawei mais avec des limites

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Le gouvernement britannique a donné ce mardi son feu vert à une participation limitée de Huawei, sanctionnée lourdement par les États-Unis, à la 5G du pays, affirmant vouloir le meilleur réseau possible mais «pas au détriment de notre sécurité nationale». Washington a déjà fait part de son mécontentement.

Le ministère du Numérique Nicky Morgan a annoncé dans un communiqué que le Royaume-Uni autorisait l'accès d'équipementiers télécoms «à risque» comme Huawei à ses réseaux 5G, sans mentionner clairement le chinois. Elle a expliqué vouloir le meilleur réseau possible mais «pas au détriment de notre sécurité nationale».

Huawei s'est aussitôt dit «rassuré par la confirmation du gouvernement britannique que nous pouvons continuer à travailler avec nos clients afin de poursuivre le déploiement de la 5G», dans un communiqué séparé, relate l'AFP.

Limitations

Dans le détail, le gouvernement britannique ne permettra pas à Huawei de prendre part au «coeur» du réseau, notamment les serveurs où transitent les données des utilisateurs, ni d'être présent dans des zones géographiques sensibles comme les sites nucléaires et les bases militaires.

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Des opérateurs comme Huawei seront autorisés toutefois dans les infrastructures non stratégiques comme les antennes-relais, qui permettent la connexion des téléphones mobiles au réseau, avec une part de marché limitée à 35%.

Le Royaume-Uni entrouvre les portes à Huawei qui est déjà impliqué dans le réseau 4G de plusieurs opérateurs, notamment BT, Vodafone et Three. 

L'ouverture envers Huawei devrait faire grincer des dents au parlement de Westminster et au sein du gouvernement, la ministre de l'Intérieur Priti Patel et le ministre de la Défense Ben Wallace s'y étant opposé, selon la presse britannique.

Mécontantement des États-Unis

En autorisant Huawei, même partiellement, il prend le risque de mécontenter les États-Unis, au moment où le pays espère resserrer les liens avec Washington en négociant un accord commercial une fois le Brexit acté dans quelques jours.

Les responsables américains n'avaient pas ménagé leurs efforts pour faire plier Londres, entre réunions à huis clos et avertissements lancés notamment en début de semaine par le secrétaire d'Etat Mike Pompeo, qualifiant la décision britannique à venir de «capitale».

Les États-Unis sont déçus par la décision du Royaume-Uni d'accorder à la société chinoise de télécommunications Huawei un rôle limité dans son réseau mobile 5G, a déclaré mardi un haut responsable de l'administration Trump.

«Il n'y a pas d'option sûre pour les fournisseurs non fiables de contrôler une partie d'un réseau 5G. Nous sommes impatients de travailler avec le Royaume-Uni sur une voie qui se traduira par l'exclusion des composants des fournisseurs non fiables des réseaux 5G», a déclaré à Reuters l'officiel sous couvert d’anonymat.

Exigences de Washington envers l'UE

Les États-Unis exigent depuis de longs mois des pays européens, et en particulier du Royaume-Uni, qu'ils excluent Huawei de leurs réseaux, invoquant ses liens étroits avec le gouvernement chinois et des risques d'espionnage, ce que le groupe chinois a toujours démenti.

 

 

Si l'Australie ou le Japon ont emboîté le pas aux États-Unis en choisissant d'interdire Huawei sur leur sol, l'Union européenne, que le Royaume-Uni s'apprête à quitter, a annoncé mardi qu'elle ne comptait pas exclure l'équipementier par principe mais fixerait des «règles strictes».

Le gouvernement français devrait rendre à partir de la mi-février ses premiers arbitrages. En revanche, la plupart des grands marchés émergents, Brésil et Inde en tête, ouvrent grands les bras à l'équipementier chinois.

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