Magnanville: l’entraîneur pédocriminel déjà condamné, son casier jamais consulté

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Après les plaintes de plusieurs enfants, un entraîneur de foot a été mis en examen et écroué vendredi pour viols et agressions sexuelles sur mineurs dans les Yvelines. Condamné une première fois en 2008, son casier judiciaire n’a pourtant jamais été vérifié.

Le 22 janvier, plusieurs plaintes pour viols et agressions sexuelles sur mineurs ont été déposées à l’encontre d’un entraîneur de foot du club de Magnanville (Yvelines). Deux jours plus tard, l’homme de 46 ans a été mis en examen et écroué, a détaillé le parquet de Versailles. Le père de famille a reconnu les faits qui lui sont reprochés.

Selon les informations de l’AFP, l’homme est aussi suspecté de «tentatives de viol, agressions sexuelles sur mineur de 15 ans et corruption de mineurs». Jusqu’à présent, cinq garçons, nés entre 2000 et 2003, ont déposé plainte. Les faits se seraient passés en 2016, 2017 et 2019, à son domicile, où une salle de musculation attirait les jeunes.

Le maire de la ville a publié un communiqué sur sa page Facebook concernant l’affaire, précisant que «ces accusations graves visent une personne dans sa sphère privée et ne sauraient en aucun cas impliquer nos structures.»

Le quadragénaire entraînait les jeunes du club depuis plusieurs années déjà et était apprécié. Pourtant en 2008, il avait déjà été condamné à huit mois de prison avec sursis pour des agressions sexuelles en Bretagne, mais personne ne semblait être au fait de cette condamnation. Le maire se dédouane de toute responsabilité auprès de nos confrères de France Bleu, arguant que l’obligation de consulter le casier judiciaire d’un candidat ne s’applique pas pour un bénévole, comme l’était l’accusé. Il assure vouloir changer cette règle afin que cette situation ne se reproduise pas: «le maire souhaiterait que les clubs puissent avoir accès aux extraits de casier judiciaire de leurs bénévoles

«Comme je le dis à ceux qui m’interpellent, ce n’est pas marqué sur son front. Je dis aussi, quand je croise des administrés ou des gens qui m’interpellent, “attention avant de condamner les gens. J’ai confiance en la police et la justice de mon pays. Laissons l’enquête se mener jusqu’à son terme avant de juger les gens”», déclare Michel LeBouc à France Bleu.

L’initiative de l’édile n’en est en réalité pas une, puisque l’accès au casier judiciaire dans le milieu associatif est obligatoire lorsqu’il s’agit d’encadrer des mineurs. Le Code du Sport prévoit que «Nul ne peut exercer les fonctions mentionnées au premier alinéa de l’article L.212-1 [soit l’encadrement des activités sportives, ndlr] à titre rémunéré ou bénévole, s’il a fait l’objet d’une condamnation pour crime ou pour l’un des délits prévus». Une affaire qui prouve une fois de plus les dysfonctionnements existants en France dans le milieu sportif, comme l’a déjà révélé un documentaire d’Envoyé spécial datant du mois de décembre 2019.

L’enquête a depuis été confiée à la Sûreté départementale des Yvelines. Une mise en lumière qui pourrait voir la liste des victimes se rallonger, les témoignages poussant d’autres victimes à prendre la parole.

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