Le nouveau recteur de la Grande mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, a été reçu samedi 25 janvier par le dirigeant algérien, a-t-il lui-même déclaré à l'AFP, après la récente démission surprise de son prédécesseur Dalil Boubakeur, qui était à la tête de cette institution depuis 28 ans.
«Le Président Tebboune m'a félicité pour mon élection, et m'a souhaité beaucoup de succès tout en m'assurant du soutien des autorités algériennes», a déclaré M.Hafiz.
Il a précisé avoir été invité par le dirigeant algérien à lui rendre visite à Alger dans le cadre des «relations traditionnelles» existant entre l'Algérie et la Grande Mosquée de Paris (GMP).
Combattre les «actes anti musulman»
Selon le nouveau recteur, le Président algérien a fait part de sa «préoccupation» face à la hausse des «actes anti musulman» en France et lui a demandé de «prendre toutes les dispositions pour lutter contre ce phénomène et d'essayer de comprendre comment il s'est développé».
Selon des chiffres publiés dimanche par le ministère français de l'Intérieur, les faits antimusulmans en 2019 en France demeurent «relativement faibles» (154 faits) mais ils sont en hausse par rapport à 2018 (100 faits). Le ministère a également dénombré 687 faits à caractère antisémite et 1.052 faits antichrétiens en 2019.
Priorités
Lors d'une conférence de presse tenue le 16 janvier à la GMP, M.Hafiz a précisé qu'il ferait ses priorités de la Promotion d'un «islam de paix et de concorde», de la lutte contre la radicalisation, et de la défense de «la dignité des musulmans».
La GMP «continuera d'œuvrer pour la promotion d'un islam de paix et de concorde», a-t-il dit, un islam également «générateur [...] de fraternité, de progrès, de stimulation de la pensée rationnelle».
Le nouveau recteur, 65 ans, entend aussi déployer «toute son énergie pour prévenir toute forme de radicalisation et d'exclusion», jugeant que «l'islam ne saurait être au service des ambitions et stratèges politiques».
Plus ancienne institution musulmane en France métropolitaine, le GMP est contrôlée et largement financée par l'Algérie, rappelle l’AFP.