Jeudi 23 janvier, une centaine de lycéens manifestaient contre la réforme des retraites et celle du baccalauréat devant le lycée Marcelin-Berthelot à Saint-Maur-des-Fossés, dans le Val-de-Marne. Sur une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, une voiture bloquée par la foule a soudainement démarré. Un adolescent a été percuté et d’autres ont chuté à cause du mouvement de foule.
guettez le blocus dans mon lycée c’est des oufs pic.twitter.com/csxfwT3eST
— 𝒚𝒂𝒔 ✨🔅 (@yas__e) January 23, 2020
Sur les images, un automobiliste dans une citadine blanche a visiblement perdu patience et a délibérément foncé sur une partie des jeunes manifestants. L’adolescent de 16 ans qui a été percuté est légèrement touché à la cuisse et aux côtés. Il a raconté sa version des faits au Parisien:
«Quand la voiture accélère, je n'entends et je ne vois rien. Je fais alors partie des derniers à avoir rejoint le groupe. Et d'un coup, tout le monde s'écarte. Je vois la voiture et je me la prends».
Selon lui, le conducteur s’était arrêté auparavant et était descendu de son véhicule pour discuter. Des professeurs étaient présents pour faire signe aux voitures de ralentir.
Il n’y a pas eu d’information quant à la nature des propos tenus avant que l’incident ne se produise, incident dont les conséquences auraient pu être plus graves. Le lycéen a été entendu par la police mais n’a pas souhaité porté plainte. «Je veux pas gâcher la vie de ce monsieur pour un truc comme ça. Et puis, les policiers m'ont mis un peu la pression : pour eux, c'est nous qui nous sommes jetés sur la voiture», a-t-il indiqué.
Toujours d'après lui, la police a pu retrouver le chauffard et l’interroger, car sa plaque d’immatriculation avait été retenue. Selon les informations du Parisien, il n’a néanmoins pas été poursuivi.
La réforme du baccalauréat
Ces lycéens manifestaient en partie contre la réforme du baccalauréat, prévue en 2021 et proposée par le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. Elle prévoit, dans les grandes lignes, un contrôle continu des élèves qui comptera pour 40% de la note finale, au détriment des épreuves finales et de l’oral qui sont réduits à 60%.
Une autre mesure de cette réforme est la suppression des filières générales L, ES et S. Sept matières feront partie du tronc commun tandis que les jeunes devront choisir deux spécialités parmi 11. Un test de positionnement sera également introduit pour les élèves de Seconde afin d’identifier leurs acquis et leurs lacunes.
Pourquoi de nombreux enseignants et élèves sont-ils contre?
En juillet 2019, des enseignants avaient refusé de corriger les épreuves du bac pour exprimer leur opposition à cette réforme. Les principaux arguments contre celle-ci sont le tronc commun, qui contient trop de manières scientifiques, et des choix d’orientation qui doivent se faire dès 15 ans, un âge jugé trop prématuré, sans qu’un élève ait la garantie de pouvoir se réorienter ensuite vers d’autres options.
D’autre part, certains établissements ne seront pas en mesure d’enseigner toutes les options que veut proposer le gouvernement, ce qui amènera des élèves à devoir changer de lycée selon la spécialité choisie. Sans omettre la multiplication des sessions d’épreuves, qui passent de une à trois. La réforme risque donc d’aller plutôt à l’encontre de la simplification du bac voulue par le ministère de l’Éducation.