Un ex-conseiller de Trudeau dévoile pourquoi le Canada ne peut se rapprocher de l’Iran

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Conséquence tragique des hostilités entre l’Iran et les États-Unis, un avion avec plusieurs Canadiens à bord a été abattu, tuant tous ses passagers. Jocelyn Coulon, ancien conseiller du Premier ministre canadien Justin Trudeau, explique la réaction du Canada sur le plateau du Désordre mondial, présenté par Rachel Marsden.

Dans la nouvelle phase du conflit entre les États-Unis et l’Iran, le Canada fait figure de dommage collatéral. En effet, plusieurs Canadiens sont morts à bord du vol 752 d’Ukrainian International Airlines, abattu la nuit du 8 janvier, alors que l’Iran et les États-Unis s’affrontaient en Irak.

Pour Jocelyn Coulon, ancien conseiller aux affaires internationales du Premier ministre canadien Justin Trudeau, une question se pose:

«Pourquoi des avions décollent d’un aéroport international alors que la piste et l’atmosphère sont assez chauds?»

L’auteur du livre, «Un selfie avec Justin Trudeau: regard critique sur la diplomatie du Premier ministre» (chez Québec Amérique), commente l’apparente tentative de Trump de vouloir minimiser la tragédie en ne l’évoquant pas lors de son adresse à la Nation le lendemain:

«S’il y avait eu des Américains, il en aurait parlé.»

Coulon revient sur les réactions des médias occidentaux à la suite du désastre:

«Le jour où l’avion a été abattu, j’écoutais CNN, et jamais CNN n’a mentionné cet incident. Cela a pris des heures et des heures avant que CNN annonce que l’avion avait été abattu, alors qu’évidemment, les chaînes canadiennes et internationales étaient branchées là-dessus.»

Trudeau a déclaré lors d’une interview: «S’il n’y avait pas eu de tensions, s’il n’y avait pas eu d’escalade récemment dans la région, ces Canadiens seraient maintenant chez eux avec leurs familles.» Trudeau n’a pas précisé si c’étaient les États-Unis ou l’Iran qui étaient à blâmer pour l’augmentation des tensions qui a mené au désastre, mais Coulon explique qu’il impliquait bien les deux parties.

Il précise qu’il y a un décalage entre la position canadienne et américaine sur l’Iran. Tandis que les États-Unis imposent des sanctions à plusieurs pays, le Canada adhère plutôt au multilatéralisme. Il soutient donc la position européenne sur l’accord nucléaire avec l’Iran.

Mais toute tentative de rapprochement Canada-Iran, même sur le plan commercial, serait un défi, d’après Coulon:

«Nous avons un problème au Canada. Le précédent gouvernement conservateur a fait adopter une loi qui qualifiait l’Iran d’État terroriste et a rompu ses relations diplomatiques avec l’Iran. Et donc, lorsque les Libéraux sont arrivés au pouvoir en 2015, ils ont essayé de changer cette donne, mais c’était très difficile, tant sur le plan législatif que sur le plan politique... ça demande du courage politique de changer une loi aussi explosive.
Les Conservateurs vont mener un combat de chaque instant pour empêcher le gouvernement de changer la loi. Ils vont accuser le gouvernement de s’aplatir devant un régime terroriste. Je pense que vous voyez un peu le décor. Et surtout que nous sommes en ce moment un gouvernement minoritaire.»

Cependant, le remplacement de Chrystia Freeland, ancienne ministre des Affaires étrangères qualifiée d’«idéologue», par le «pragmatique», François-Philippe Champagne, est un point positif, d’après Coulon:

«Chrystia Freeland, c’est une idéologue, ce qui nous a desservis pendant les trois ans où elle a été ministre des Affaires étrangères, particulièrement dans la relation avec la Russie. Sous son règne, nous avons des relations exécrables avec l’Inde, la Chine, la Russie, l’Arabie saoudite.»
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