«Golfe arabo-persique»: le choix de mots d’Emmanuel Macron ne passe pas inaperçu en Iran

© NASA NASA / PersianGulfVue satellite du Golfe persique
Vue satellite du Golfe persique - Sputnik Afrique
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Annonçant le déploiement d’une force européenne, Task force Jaguar, dans le détroit d’Ormuz à des fins de sécurité, Emmanuel Macron semble avoir heurté les Iraniens par l’expression «Golfe arabo-persique». Cette formulation, au lieu de «golfe Persique», a provoqué nombre de réactions de mécontentement en Iran.

Emmanuel Macron avait confirmé dans un tweet le déploiement d’un dispositif baptisé Task force Jaguar «dans la péninsule arabique et dans le Golfe arabo-persique». Cette formulation –non conforme à l’appellation historique «golfe Persique»- a déclenché une grogne chez les Iraniens.

Le porte-parole de la diplomatie iranienne, Abbas Moussavi, a tenu à reprocher au Président de la République tant l’erreur de toponyme que la présence militaire dans la région.

Le Golfe était et restera «persique»

Qu’il s’agisse de partisans ou de détracteurs de l’Iran, les utilisateurs se sont dressés contre une telle appellation non traditionnelle, répondant soit en anglais, soit français:

Voilà une partie d’une carte ancienne française (1878) du Moyen-Orien. Veuillez consulter comment s’appelle le territoire, il est écrit: «Golfe persique».

Nombreux ont été ceux pointant que le golfe en question était «persique» depuis plus d’un millier d’années et le resterait «toujours», comme Roohollah Shahsavar, fondateur du site d'information sur l'Iran Lettres persanes:

Bernard Hourcade, directeur de recherche émérite au CNRS, géographe et spécialiste de l'Iran, a expliqué au Point que «d'un point de vue géographique et traditionnel, on a toujours utilisé l'appellation Golfe persique, d'autant que les monarchies arabes de la région n'existaient pas il y a cinquante ans».

Question de neutralité?

D’après le chercheur, M.Macron a probablement voulu apparaître neutre à ses alliés du Golfe et dans le contexte des tensions entre les États-Unis et l’Iran. En outre, «d'un point de vue politique, le Président français reste le seul chef d'État qui peut prendre son téléphone et appeler Hassan Rohani quand il le souhaite et c'est une réussite», a relevé Bernard Hourcade.

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