Les policiers de l’Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO) ont interpellé sept personnes mardi 14 janvier sur commission rogatoire d’un juge. Parmi elles, les deux frères Samir et Mohamed R., bien connus des services de police, livraient des armes et de la drogue dans la capitale depuis plus d’un an, a rapporté Le Parisien. Ils ont été mis en prison vendredi 17 janvier avec l’un de leurs complices.
Au cours d’une perquisition au domicile d’une nourrice (ici, une personne qui cache des armes et de la drogue), les forces de l’ordre ont saisi deux fusils d’assaut, un fusil à pompe, une carabine 22 Long Rifle, trois pistolets automatiques, deux gilets pare-balles, une cagoule et un important stock de munitions.
Certaines armes destinées à la vente étaient emballées dans du plastique pour éviter toute trace d’ADN, a précisé le quotidien. Chez une seconde nourrice ainsi que chez un des frères, d’autres pistolets automatiques ont été découverts, ainsi que de l’ecstasy et de la cocaïne en faible quantité.
Casier judiciaire déjà très chargé
Les frères R., 28 et 37 ans, étaient particulièrement organisés, changeant régulièrement de véhicule et utilisant des téléphones cryptés. Selon l’OCLCO, leur casier judiciaire est déjà très chargé: vols avec violence, vol de véhicule, extorsion de fonds, association de malfaiteurs, transport de stupéfiants. Ils ont fait l’objet d’une enquête préliminaire en avril, puis d’une information judiciaire ouverte en juin.
L’enquête a déterminé que la drogue était revendue par paquets de 500 cachets ou d’un kilo auprès d’une clientèle parisienne ainsi qu’en Seine-Saint-Denis. Les armes, quant à elles, étaient revendues entre 2.500 et 3.000 euros pièce. Bien qu’elles rapportent moins d’argent que les narcotiques, elles offraient un «gage de crédibilité» aux deux caïds, a indiqué Yann Sourisseau, de l’OCLCO, auprès du Parisien.
Des millions d’armes à feu circulent en Europe
Tandis qu’une enquête menée en 2018 et révélée par l’hebdomadaire Le 1 estimait à 15 millions le nombre d’armes rien qu’en France, Europol parle plutôt de trois à six millions d’armes illégales dans toute l’Europe occidentale. Prisées par les terroristes ou de simples collectionneurs, elles sont souvent vendues via Internet, et l’absence de contrôles à l’intérieur des frontières de l’espace Schengen facilite leur circulation. Bon nombre d’entre elles sont des kalachnikovs qui proviennent des Balkans.