Depuis le début de son activité pour la Nasa, en 2012, jamais SpaceX n’avait envoyé d’astronautes dans l’espace. C’est en préparation de son premier vol habité vers la station spatiale internationale (ISS) que l’entreprise d’Elon Musk lancera, dimanche 19 décembre, sa fusée Falcon 9 avec l’intention de la détruire, a indiqué le New York Times. Le test consistera en effet à déterminer si la capsule Crew Dragon est capable de ramener ses occupants en toute sécurité sur Terre en cas d’accident spatial.
Précisément 84 secondes après son lancement, les moteurs seront volontairement éteints, simulant un problème. Cela déclenchera les propulseurs de la partie habitable, Crew Dragon, qui s’éjectera du corps principal de la fusée, entraînant probablement la destruction voire l’explosion de celle-ci.
À environ 40 kilomètres d’altitude, Crew Dragon se séparera de sa moitié inférieure et se positionnera de manière verticale afin de déployer ses parachutes. Seulement 10 minutes après son décollage en Floride, la capsule censée contenir les astronautes devrait amerrir dans l’océan Atlantique.
Le test devait avoir lieu samedi 17 janvier, mais a été reporté d'un jour en raison des vents trop forts et d’une mer agitée. Il n’y aura personne à bord du vaisseau pour ce test. En cas de réussite, Crew Dragon devrait transporter les astronautes de la Nasa Douglas Hurley et Robert Behnken vers l’ISS début mars.
La Nasa veut à nouveau ses propres fusées
Depuis l’annonce de son retrait des navettes spatiales en 2011, la Nasa comptait sur les fusées russes Soyouz pour envoyer des astronautes en orbite, au prix de 80 millions de dollars la place (72 millions d’euros). À l’aide de Boeing et SpaceX, l’agence spatiale américaine devrait à nouveau pouvoir envoyer ses propres fusées dans l’espace, sachant que la Russie a de plus réduit son programme spatial en prévision de l’arrivée des nouvelles capsules américaines.
Le programme spatial de la Nasa, qui s’appuie sur l’aide des deux constructeurs aéronautiques, aurait dû démarrer en 2017 mais de nombreux problèmes n’ont cessé de retarder le départ des navettes. Encore le mois dernier, le lancement du Starliner de Boeing a échoué en raison d’une défaillance de logiciel. La pression est désormais grande sur SpaceX, qui n’a plus le droit à l’erreur. Prendre davantage de retard sur son programme conduirait la Nasa à diminuer le nombre d’astronautes qu’elle compte envoyer vers la station spatiale, et à limiter ainsi ses recherches scientifiques.