C’est un mauvais bilan qu’a publié le ministère de l’Intérieur, jeudi 16 janvier, via son service statistique SSMI. Les chiffres de 2019 sont, pour la plupart, pires qu’en 2018, avec des faits de violences sexuelles en hausse de 12% et des coups et blessures volontaires sur personnes de 15 ans ou plus qui ont augmenté de 8%. Ils ont été publiés en toute discrétion, sans conférence de presse.
Le nombre d’homicides a également grimpé de 8% (970 victimes), alors que cette donnée n’avait pas augmenté au cours des deux années précédentes. Les escroqueries ont bondi de 11%, une tendance qui n’avait que légèrement augmenté en 2018(+1%) et 2017 (+2%). Il y a eu également davantage de vols sans violence contre des personnes (+3%) et dans les véhicules (+1%).
«Le pire bilan depuis des années»
«C’est le pire bilan qu’on ait vu depuis des années», a indiqué auprès du Figaro Alain Bauer, professeur de criminologie qui a évoqué «un retour à presque quarante années en arrière», principalement concernant les homicides et tentatives d’homicides. Le spécialiste avait dirigé l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) en 2003, nommé par Nicolas Sarkozy qui était alors ministre de l’Intérieur. Cet organisme sera supprimé fin 2020.
Répartition régionale
Tous les facteurs n’ont pas évolué de façon homogène selon les régions. Ainsi, c’est la Corse qui occupe la première place du point de vue des homicides, au nombre de 0,045 pour 1.000 habitants, soit cinq fois plus qu’en Bretagne. L’île méditerranéenne enregistre également la plus forte hausse des violences sexuelles (+26,3%). Le Centre-Val de Loire, l’Auvergne-Rhône-Alpes et la Nouvelle-Aquitaine ont été particulièrement marqués par des actes de violences en tous genres.
Moins de destructions et de dégradations
La place Beauvau note cependant une nette baisse des vols d’accessoires sur véhicules (-5%), ainsi qu’une diminution des vols violents avec arme et des vols de véhicules, respectivement de -1 et -2%. Statistique étonnante, celle des destructions et dégradations volontaires a légèrement baissé (-1%) malgré le «contexte de manifestations sociales», indique le rapport.