La cour d'assises spéciale de Paris a condamné vendredi à des peines de 25 ans à la perpétuité 19 accusés «fantômes», des hommes et femmes partis en 2014 et 2015 en Irak ou en Syrie et presque tous présumés morts, au nom du «califat» islamique.
Les cinq accusés présents au procès se sont vus infliger des peines allant jusqu'à 12 ans de réclusion, fait savoir l’AFP. Des peines globalement inférieures à celles requises par l'avocat général, qui avait demandé 15 ans pour deux d'entre eux.
En revanche, les peines infligées aux «fantômes» sont rigoureusement identiques aux réquisitions pour tous les hommes.
«Voyage sans retour»
La cour n'a pas détaillé ses motivations. Le représentant du ministère public avait vu dans les «19 chaises vides» au procès l'illustration du «jusqu'au-boutisme» de ces jeunes français, marocain, mauritanien ou algérien, partis à 20 ou 30 ans, pour «un voyage sans retour» et «en connaissance de cause dans un pays en guerre».
Parmi ces «fantômes», Quentin Roy, donné pour mort à 23 ans dans une opération suicide en Irak, le couple Faucheux, parti avec ses trois enfants, le prêcheur radical Sofiane Nairy ou les frères Belhoucine, personnages emblématiques de la galaxie djihadiste francophone, qui seront à nouveau jugés au printemps au procès des attentats de janvier 2015.
Apprenti ingénieur, Mohamed Belhoucine est considéré comme l'auteur du serment d'allégeance à Daech* lu par Amédy Coulibaly dans la revendication de la tuerie de l'Hyper Cacher qui avait fait quatre morts, rappelle l’AFP.
Le 2 janvier 2015, quelques jours avant les attaques, il a rejoint la zone irako-syrienne via l'Espagne avec son frère Mehdi et Hayat Boumedienne, la compagne de Coulibaly.
*Organisation terroriste interdite en Russie