L’enquête a formellement conclu que le coupable dans l’accident du Sukhoi Superjet (SSJ 100) de la compagnie russe Aeroflot en mai dernier à Moscou en était le commandant de bord, Denis Evdokimov. L’enquête ne sera pas poursuivie et les investigations ne seront pas étendues aux activités des services au sol, a déclaré au journal Kommersant Igor Krasnov, vice-président du Comité d’enquête de Russie.
«Nous avons la conclusion des experts sur la raison de cette tragédie. Nous avons étudié les arguments de la compagnie aérienne et ceux du pilote et nous pouvons dire que l’avion n’y est absolument pour rien, étant donné que des atterrissages de ce genre ne sont prévus ni pour les SSJ, ni pour, par exemple, les Boeing, les Airbus ou d’autres appareils», a-t-il souligné.
Il a rappelé que le chef d’accusation retenu contre Denis Evdokimov était la violation des règles d’exploitation d’un moyen de transport aérien. Avec son avocat, il est en train de prendre connaissance du dossier, a ajouté Igor Krasnov. Il a tenu à préciser que le commandant de bord possédait une formation spéciale et une grande expérience de pilotage d’avions de types différents.
«Toutefois, par ses actions […] il a créé un facteur de charge dépassant la charge limite d’exploitation de l’avion», a-t-il expliqué.
Igor Krasnov a précisé que l’atterrissage, brutal, avait été effectué en excès de vitesse et de charge verticale. L’appareil a rebondi à trois reprises sur la piste jusqu’à ce que la jambe du train d’atterrissage se casse, ce qui a entraîné la destruction de l’avion, ainsi que le déversement et l’inflammation du kérosène.
L’avocate du pilote a indiqué pour sa part que son client ne plaidait pas coupable.
L’accident a fait 41 morts
Le 5 mai 2019, un SuperJet 100 d'Aeroflot qui réalisait un vol entre Moscou et Mourmansk, est retourné à l'aéroport une demi-heure après son décollage.
Le Comité d’enquête avait retenu au début plusieurs hypothèses dont le manque de qualification des pilotes, des aiguilleurs du ciel et des membres de l'inspection technique, ainsi qu’une défaillance technique et des conditions météorologiques difficiles.