Qabous, qui avait pris le pouvoir à son père lors d'un coup d'État en juillet 1970, souffrait depuis un certain temps d'une maladie qui pourrait selon des diplomates être un cancer du côlon.
«C'est avec tristesse (...) que le sultanat d'Oman pleure notre sultan Qabous ben Saïd qui a été rappelé à Dieu vendredi soir», a indiqué sur Twitter le ministère de l'Information, citant un communiqué du cabinet royal.
Le Conseil de défense du pays s'est réuni peu après l'annonce de sa mort, a indiqué la télévision d’État omanaise, raconte l'AFP.
Le 31 décembre, les médias d'État avaient annoncé que le sultan se trouvait dans un «état stable» après plusieurs semaines de rumeurs sur sa santé. Ses multiples hospitalisations en Allemagne avaient déjà suscité des inquiétudes sur sa succession et la stabilité de ce pays du Golfe.
Célibataire sans enfants
Né le 18 novembre 1940 à Salalah, dans la province du Dhofar (sud), il accède au trône en juillet 1970 après avoir renversé son père et entreprend de moderniser ce qui est alors le pays le plus pauvre de la péninsule arabique, mais qui commence à exporter du pétrole.
Le sultan, qui n'était pas marié et n'avait pas d'enfants ni de frères, devait, d'après la Constitution, écrire une lettre désignant son successeur au sein de la dynastie royale, qui sera ouverte si sa famille ne parvient pas à s'accorder sur un nom dans un délai de trois jours après sa mort.
Sur la scène internationale, le sultanat, neutre, joue régulièrement les bons offices pour ses alliés occidentaux, notamment dans leurs relations tendues avec l'Iran voisin.
Sous le règne du sultan Qabous, Oman a consolidé son rôle de pays modéré et neutre dans un Golfe secoué de tensions politiques, notamment avec l'inimitié entre les États-Unis, alliés des États arabes du Golfe, et l'Iran.
Question du nouveau sultan
L'état de santé du sultan Qabous, qui a multiplié les «examens médicaux» en Europe ces dernières années, suscitait déjà des inquiétudes sur la stabilité et la position d'Oman, surtout que le nom de son successeur n'est toujours pas connu.
Le nouveau sultan doit être un membre de la famille royale, «musulman, adulte, rationnel et fils légitime de parents musulmans omanais».
Oman a nommé le cousin du sultan défunt Haitham bin Tariq al-Said comme nouveau dirigeant du pays, a rapporté samedi la télévision Al Jazeera.