La maladie est apparue le mois dernier dans la grande ville de Wuhan (11 millions d'habitants), faisant craindre initialement une résurgence du Sras qui avait tué plus de 600 personnes en Chine continentale et à Hong Kong entre 2002 et 2003, relate l'AFP.
La souche jusqu'ici inconnue est un coronavirus, une famille comptant un grand nombre de virus.
Une équipe d'experts «a établi de manière préliminaire» qu'un nouveau type de coronavirus était responsable de la maladie, a déclaré le chercheur Xu Jianguo, de l'Académie chinoise d'ingénierie, cité jeudi par l'agence de presse Chine nouvelle.
«Un total de 15 cas positifs au nouveau type de coronavirus ont été détectés» pour l'instant, a précisé M. Xu, chef de l'équipe d'experts qui a étudié le pathogène.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a confirmé les résultats des recherches chinoises depuis son bureau de Pékin.
«Des études plus approfondies sont nécessaires pour déterminer la source, les modes de transmission, l'ampleur de la contamination et les mesures mises en place pour contrer» la maladie, a déclaré dans un communiqué le représentant de l'OMS en Chine, Gauden Galea.
«Selon les autorités chinoises, le virus peut provoquer des troubles graves chez certains patients», avait indiqué dès mercredi l'OMS, mais «il ne se transmet pas rapidement».
Le dernier bilan officiel de l'épidémie fait état de 59 personnes contaminées, chez qui la maladie s'est déclarée entre le 12 et le 29 décembre, dont sept gravement atteintes, les autres étant dans un état stable.
Huit patients, guéris, ont été autorisés à quitter l'hôpital, a toutefois annoncé mercredi l'agence Chine nouvelle.
Les patients touchés ont été placés en quarantaine, selon la Commission municipale de l'hygiène et de la santé de Wuhan.
«Aucun patient n'est mort pour l'instant», a précisé la commission, dont l'enquête a permis de déterminer que plusieurs patients étaient des vendeurs d'un marché local spécialisé dans la vente en gros de fruits de mer et de poissons.
Des images tournées le 1er janvier par la télévision nationale CCTV montrent une affiche apposée à l'entrée du marché en question, précisant que le site est fermé «en raison de la pneumonie».
Les autorités chinoises ont écarté une réapparition du Sras, qui avait fait près de 800 morts au total dans le monde au début des années 2000.
Elles ont annoncé la semaine dernière avoir sanctionné huit personnes pour avoir «publié ou retransmis des informations fausses sur internet sans vérification». La nature de ces sanctions n'a pas été précisée.
L'épidémie survient alors que les Chinois se préparent comme chaque année à effectuer «la plus grande migration du monde» à l'occasion du Nouvel an lunaire, lorsque des millions de ruraux quittent les grandes villes pour retourner chez eux.
Un haut responsable du ministère des Transports a indiqué jeudi que les autorités avaient prévu des mesures de «désinfection, de contrôle et de prévention» dans les lieux les plus fréquentés, comme les gares.
Pour l'OMS, le Dr Galea a précisé que «des personnes avec des symptômes de pneumonie ou bien ayant voyagé à Wuhan (avaient) été identifiées dans des aéroports internationaux».
L'organisation ne recommande aucune restriction de voyage en Chine. L'ambassade des États-Unis a en revanche conseillé d'éviter les contacts avec des malades ou des animaux.
Hong Kong et Taïwan ont pour leur part renforcé les contrôles aux arrivées de Chine continentale.
Dans l'ex-colonie britannique, où les ventes de masques respiratoires grimpaient en flèche, 38 personnes souffrant de symptômes grippaux et en provenance de Wuhan ont été hospitalisées ces derniers jours, mais le nouveau virus n'a pas été identifié chez elles.