Beaucoup de questions restent sans réponse dans l’affaire de la fuite de l’ex-patron de Renault-Nissan et le magazine Marianne en ajoute deux autres, sur le rôle dans son évasion d’une «société israélienne» et d’un ex-militaire français.
Tandis que l’enquête japonaise devrait se focaliser dans un premier temps sur la manière dont la fuite de Carlos Ghosn du Japon au Liban a été planifiée, le magazine pointe que le nom d’une entreprise israélienne circule dans les milieux du renseignement.
La société, disposant des «capacités techniques et technologiques», a joué un rôle déterminant pour «sécuriser» les communications en amont, alors que l’étape de planification de l’opération date d’avant l’été dernier, affirme la source.
Des repérages auraient été réalisés sur le terrain, notamment via un ancien militaire français «basé en Nouvelle-Calédonie», ajoute la source.
Choix de l’aéroport
Sept individus ont été identifiés jusqu’à présent, cinq ayant été arrêtés en Turquie. Le Wall Street Journal a notamment pointé l’existence de deux Américains, Mickael Taylor et George Zayek, dont le jet privé avait atterri le 29 décembre à l’aéroport du Kansai, ayant décollé de Dubaï. C’est sur cette période qu’il a été décidé de lever la surveillance devant le domicile de Ghosn à Tokyo, fait remarquer Marianne.
Deuxième équipe?
«La société de sécurité payée par Nissan pour le surveiller» présentait la principale pierre d’achoppement lorsque l’opération débutait, d’après la source de Marianne. Ainsi, une autre équipe aurait été embauchée dans l’objectif de s’assurer que Ghosn n’était pas suivi.
«La présence d’une deuxième équipe est très vraisemblable, reconnaît un ancien responsable des services secrets français», cité par Marianne. «Il y a toujours dans ce genre d’opération un deuxième dispositif, non seulement au cas où, mais chargé de surveiller les arrières du premier.»
Mandat d’arrêt
Un mandat d’arrêt d’Interpol a été émis à la demande de Tokyo à l’encontre de Carlos Ghosn, qui fait l’objet de quatre inculpations au Japon: deux pour des revenus différés non déclarés aux autorités boursières par Nissan, qui est aussi poursuivi sur ce volet, et deux autres pour abus de confiance aggravé.
L’ex-patron de Renault-Nissan, qui a fui vers le Liban fin décembre, a été entendu le 9 janvier par des enquêteurs libanais sous la supervision du procureur de Beyrouth, indique Reuters.