Des images de l’interpellation à Paris du livreur à scooter de 42 ans, mort deux jours après les faits, ont été rendues publiques par Mediapart et par la suite relayées sur les réseaux sociaux.
Le décès de Cédric Chouviat, ce père de cinq enfants devenu victime d'une asphyxie «avec fracture du larynx», a entraîné l’ouverture d’une information judiciaire pour «homicide involontaire».
Sur la première séquence filmée d’une voiture, il est possible de voir le livreur essayer de filmer des policiers avec son téléphone portable. La discussion semble devenir de plus en plus agitée.
Une deuxième vidéo filmée de près, durant trois secondes, montre un plaquage ventral exercé par trois policiers, tandis que le livreur, toujours casqué, remue les jambes.
Suite à ce plaquage, Cédric est décédé d'une hypoxie (manque d'oxygène) qui a entrainé un arrêt cardiaque et une mort cérébrale. pic.twitter.com/kKopDKJj5M
— LDH France (@LDH_Fr) January 7, 2020
Ensuite, sur une dernière séquence enregistrée par un automobiliste de loin, on voit une image partielle du plaquage ventral, alors que l’homme bouge les jambes et finalement devient immobile.
@AA_Avocats : La technique de plaquage ventral, très utilisée a causé de nombreux décès. Cette pratique demeure interdite dans de nombreux pays en raison de sa dangerosité. Une proposition de loi pour l’interdire a été déposée début 2019 et rejetée :https://t.co/KSh5H8rvak pic.twitter.com/w5ksjTxWUP
— LDH France (@LDH_Fr) January 7, 2020
William Bourdon, avocat de la famille, cité par Le Parisien, a fait état d’une «bavure policière dramatique», pointant du doigt «la dangerosité de ce plaquage ventral qui a provoqué dans le passé de nombreux décès».
Interpellation et mort
Le conducteur du scooter a été interpellé le 3 janvier, sur le quai Branly, sous prétexte qu’il était en train de téléphoner. Selon une source policière, son comportement était «irrespectueux et agressif» envers les forces de l’ordre, c’est pourquoi elles ont procédé au plaquage ventral entraînant «un malaise cardiaque».
Pris en charge par les policiers, il a été transporté, dans un état critique, à l’hôpital où il est décédé le 5 janvier d’un «arrêt cardiaque consécutif à une privation d’oxygène», selon l’avis médical donné à la famille du défunt cité par l’avocat.
Une plainte a été déposée par un autre avocat de la famille, Me Arié Alimi pour «violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner», a indiqué Mediapart. L’autopsie a confirmé une asphyxie et une fracture qui est probablement due à une strangulation.
Réagissant aux premières indications livrées par le parquet de Paris, Christophe Castaner a indiqué qu’elles «soulèvent des questions légitimes, auxquelles des réponses devront être apportées en toute transparence».