Le parlement élu établi dans l'est libyen, à Benghazi, a voté à l’unanimité samedi 4 janvier en faveur de la rupture des relations avec la Turquie et pour l’annulation de l’accord militaire entre le gouvernement d’union nationale (GNA) de Fayez el-Sarraj et Ankara, a annoncé la chaîne Al-Arabiya.
Il a également décidé de remettre le dossier de Fayez el-Sarraj et de tous ceux qui ont contribué à la signature de ce document au parquet général pour une enquête sur leurs activités.
Conformément à la décision du parlement, l’accord de collaboration militaire signé fin novembre 2019 entre Fayez el-Sarraj et Recep Tayyip Erdogan est interdit de publication dans la presse officielle.
Le parlement libyen a également mandaté l'Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar pour fermer tous les ports, aéroports et postes frontière qui sont contrôlés par les groupes armés, a ajouté la chaîne Sky News Arabia.
«Un accord de soumission, d'humiliation et de honte»
La Grande Assemblée nationale de Turquie a adopté jeudi 2 janvier une motion autorisant l'envoi de troupes turques en Libye pour aider le GNA de Fayez el-Sarraj, avait fait savoir le président du parlement, Mustafa Sentop. Le 26 décémbre dernier, le GNA avait officiellement demandé l'aide militaire «aérienne, terrestre et maritime» de la Turquie pour faire face à l’avancée de l'ANL du maréchal Haftar.
Khalifa Haftar a annoncé pour sa part le 3 janvier la «mobilisation générale» et le «djihad» contre une éventuelle intervention militaire turque en Libye.
«L'ennemi regroupe ses forces pour envahir la Libye et asservir notre peuple» et a trouvé «parmi les traîtres ceux qui ont signé avec lui un accord de soumission, d'humiliation et de honte», a-t-il indiqué, cité par l'AFP, évoquant l’accord militaire entre Ankara et le GNA.