Les Gardiens de la révolution iraniens ont confirmé vendredi la mort dans un bombardement à Bagdad du général Qassem Soleimani, émissaire de Téhéran pour les affaires irakiennes, et l'ont attribuée aux États-Unis. Sa mort a été également confirmée par le Pentagone.
«Sur ordre du Président, l'armée américaine a pris des mesures défensives décisives pour protéger le personnel américain à l'étranger en tuant Qassem Soleimani», a indiqué le ministère américain de la Défense dans un communiqué.
Le Président n'a pas immédiatement fait de commentaire mais il a tweeté un drapeau américain.
Le général iranien présidait aux négociations pour former le futur gouvernement irakien.
«Le Général Soleimani préparait activement des plans pour attaquer des diplomates et des militaires américains en Irak et à travers la région», ajoute le communiqué, qui attribue au responsable iranien la mort de «centaines» de soldats américains et alliés.
«Il avait orchestré les attaques contre les bases de la coalition en Irak ces derniers mois - y compris l'attaque du 27 décembre - culminant avec la mort et les blessures d'autres Américains et du personnel irakien», ainsi que l'attaque de cette semaine contre l'ambassade des États-Unis à Bagdad, souligne le Pentagone.
«Cette frappe avait pour objectif de dissuader des plans d'attaques futures de la part de l'Iran», conclut le Pentagone. «Les États-Unis continueront à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger notre peuple et nos intérêts où qu'ils soient dans le monde.»
Le Congrès américain pas notifié avant le raid
Le chef démocrate de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants a déploré que Donald Trump n'ait pas notifié le Congrès américain du raid mené en Irak.
«Qassem Soleimani était le cerveau d'une immense violence, de la souffrance et de l'instabilité. Il avait le sang d'Américains sur ses mains et je ne vais pas pleurer sa mort», a écrit Eliot Engel dans un communiqué. «Mais beaucoup le considéreront comme un martyr et je suis profondément inquiet quant aux répercussions de la frappe de ce soir», a-t-il estimé.
Trois jours de deuil national en Iran
Le guide suprême iranien a décrété trois jours de deuil national dans le pays après la mort du général. L’ayatollah Ali Khamenei, a déclaré qu'une terrible vengeance attendait les «criminels» ayant assassiné le général Qassem Soleimani, selon des propos rapportés vendredi par la télévision publique iranienne.
Sa mort relève d'une «escalade extrêmement dangereuse et imprudente», a prévenu vendredi sur Twitter le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif.