Par ailleurs, selon les médias japonais, une perquisition a eu lieu ce jeudi dans l'habitation où il vivait à Tokyo en liberté conditionnelle.
M.Ghosn, inculpé à quatre reprises et sorti de détention provisoire sous caution en avril 2019, vivait relativement libre de ses mouvements à l'intérieur du Japon, sous diverses conditions.
Selon la source contactée par l'AFP, trois passeports (un français, un libanais et un brésilien) sont conservés par ses avocats, mais M.Ghosn avait deux passeports français.
Ce document lui tenait lieu de visa de court séjour dans l'archipel et il devait donc l'avoir à portée de main pour ses déplacements internes, a expliqué la même source.
En cas de contrôle, il devait contacter l'avocat détenteur du code pour que celui-ci se déplace (il ne pouvait se contenter de donner le code par téléphone à un policier), a précisé la source, indiquant que de telles dispositions ne concernaient pas que M.Ghosn, mais aussi d'autres personnes libérées sous caution.
Les autorités japonaises n'ont cependant pas de données informatiques indiquant que Carlos Ghosn, facilement reconnaissable, se serait présenté sous sa réelle identité aux contrôles aux frontières du Japon avant son départ, dans aucun des aéroports du pays.
Il est donc soupçonné d'avoir employé un «moyen illégal» de sortie du territoire (sous une autre identité ou en échappant aux contrôles), souligne la chaîne publique de télévision NHK citant des sources proches des enquêteurs.
L'un des avocats de M.Ghosn, Junichiro Hironaka, avait assuré mardi que son équipe de défense possédait bien les trois passeports (français, brésilien et libanais) de leur client, mais n'avait alors pas évoqué de deuxième passeport français.
On ignorait à ce stade quand et selon quelles modalités ce passeport lui avait été délivré.
Pour sa fuite, M.Ghosn est soupçonné d'avoir emprunté un jet privé parti de l'aéroport du Kansai (ouest). Un avion de ce type a décollé le 29 décembre vers 23H00 (heure locale) de cette infrastructure en direction d'Istanbul, ont indiqué les médias locaux.
L'ex-PDG de Renault-Nissan, qui préparait son procès devant débuter dans l'année au Japon, a confirmé mardi se trouver au Liban d'où il promet de parler «librement» aux médias prochainement, provoquant la consternation à Tokyo.