Dans un rapport provisoire rendu aux magistrats du pôle accidents collectifs le 18 décembre, des experts ont conclu que l'explosion de la rue de Trévise avait été provoquée par «une accumulation de gaz naturel du réseau GRDF, consécutive à la rupture d'une canalisation de gaz», a indiqué lundi le procureur de Paris, Rémy Heitz, dans un communiqué.
Cette rupture a eu elle-même pour «cause principale un affaissement du sol sous le trottoir devant le porche de l'immeuble situé 6 rue de Trévise», a-t-il précisé, cité par l'AFP.
Or, «si la cause de l'affaissement du trottoir avait été recherchée et si sa réfection avait été correctement réalisée, cette explosion aurait pu être évitée», ont estimé les experts, dédouanant à ce stade GRDF mais pointant les «manquements» du service de la voirie de la ville de Paris et d'une entreprise de travaux publics qu'il avait mandatée.
Les équipes de la ville de Paris et cette entreprise, dont le nom n'est pas cité par le procureur, étaient intervenues à tour de rôle fin 2016 mais avaient «considéré que l'affaissement du trottoir devant la porte cochère de l'immeuble était un petit affaissement et l'ont traité en tant que tel».
Après l'annonce de ce rapport, la Ville de Paris a indiqué avoir commandé un audit dans le 9e arrondissement sur «les procédures d'intervention et de contrôle sur l'espace public».
La directrice des affaires juridiques de la mairie, Ivoa Alavoine, a par ailleurs souligné, dans une déclaration à l'Hôtel de Ville, que ce type de travaux d'entretien, étaient «mandatés par les services techniques locaux, en lien étroit avec les mairies d'arrondissement».
Dans un tweet, la maire Anne Hidalgo a ensuite affirmé entendre «le besoin de vérité» des familles et promis de tirer «toutes les conséquences nécessaires» de l'accident.
Le samedi 12 janvier au matin, une très forte explosion avait soufflé ce quartier du 9e arrondissement de Paris, tuant quatre personnes, dont deux pompiers, et faisant quelque 400 sinistrés.
Un peu plus d'un mois plus tard, les juges d'instruction chargés d'une enquête pour homicides et blessures involontaires avaient mandaté un collège de quatre experts pour déterminer les causes du sinistre et les éventuelles fautes commises.