Région unique
M.Sergeïev indique que la Crimée est la seule région de Russie où il est possible de cultiver des olives pour une production industrielle et ce grâce à son climat subtropical sec.
«Par exemple, dans la ville russe de Sotchi, le degré jour de croissance est très approprié, mais il fait trop humide là-bas. Cela signifie que cet arbre pourra y pousser, il portera même des fruits, mais malheureusement pas autant qu’on le voudrait», explique-t-il.
L’universitaire précise qu’en Crimée l'olive ne peut pousser que sur la côte sud. Cela est dû au fait que c’est une culture qui ne résiste pas à une température inférieure à -14 degrés. En outre, elle peut également pousser dans la steppe de Crimée. Mais si la température descend en dessous des -14, cela conduit à la mort des sols génératifs et donc à l’absence totale de récolte.
Selon le vice-recteur, si les plantations d'olives sont nombreuses en Crimée, il y a cependant très peu de plantations d'oliviers. Lorsqu’il s’en trouve, elles ne servent généralement que d’arbres décoratifs ou sont plantées d’après des anciennes techniques, avec une faible densité d’arbres.
Il précise par là-même que personne n’a pour l’instant commandé de cultures très denses en Crimée. En guise d’exemple, il évoque une plantation qui pousse sur un bon terrain de la ville de Foros depuis huit ans grâce aux nouvelles techniques et compte 1.600 arbres par hectare.
Variétés d’arbres pour la production
M.Sergeïev explique que deux variétés d’arbres poussent actuellement dans sa plantation:
«La première est une variété italienne, le corigolo, et la deuxième est une variété de sélection du jardin botanique Nikitski, c'est-à-dire de chez nous. Les deux variétés se portent très bien, il y a même eu une expérience pour voir comment la variété russe se comportait dans un fourré».
Problèmes à résoudre
Toutefois, il a remarqué que pour le moment les plantations industrielles d'olives n'existent pas. Cela serait dû au fait que cette culture reste inconnue.
«Dans le registre russe des variétés, on ne trouve même pas de culture comme celle de l'olive, et c’est seulement cette année que le jardin botanique Nikitski la introduite pour des expériences ultérieures avec nous», indique M.Sergeïev.
«Nous devons maintenant, en tant qu'Université, mettre au point une technologie sur les plantations déjà testées, montrer qu'il s'agit d'une technologie rentable, puis montrer à une grande entreprise qu'il faut proposer un plan financier à la direction de la république de Crimée, en prouvant que ce projet est beau en termes esthétiques et en termes de nouveauté, pour développer une nouvelle industrie en Russie», souligne-t-il.
Nuances de la production
Concernant les technologies utilisées pour la production d’huile d’olive, Mikhaïl Sergeïev explique qu’il pratique la première pression à froid, comme le font toutes les fabriques.
«Il s'agit d’une huile de qualité supérieure, d’une huile provençale. Ce genre d’huile n'est pas vendu dans les magasins. Dans les magasins, nous avons de l'huile de classe extra vierge. Elle est obtenue malgré tout avec une légère augmentation de la température. Plus les températures sont élevées, plus on produit d'huile d'olive», poursuivit-il.
M.Sergeïev souligne que l’Université travaille également sur la composition de l’huile et ce en collaboration avec les principaux instituts de recherches de Russie et l'institut de nutrition, qui l’aident à effectuer ces travaux.
«À l'avenir, nous le ferons nous-mêmes, car nous avons mis à jour notre base de laboratoire et tout l'équipement nécessaire, comme les chromatographes», ajoute-t-il.
Mais pour que cette culture ait sa chance dans la péninsule, l’universitaire rappelle qu’il est nécessaire de protéger l’olive contre les températures négatives.
«Il faut essayer de travailler sur un modèle rentable de plantation d'oliviers dans un sol protégé, dans une serre, explique M.Sergeïev. Cela, pour autant que je sache, ne s'applique nulle part, car les olives ne poussent que dans les pays où il y a assez de chaleur et pas de basses températures».
D’après le vice-recteur, son équipe va maintenant créer une serre expérimentale d’un hectare dans l'un des départements de l’Université pour mettre au point une technologie qui le permet.
«Nous comptons planter un jardin d'oliviers dans la serre, en utilisant le matériel de plantation de la culture située à Foros, à partir de laquelle nous avons déjà obtenu une récolte et fait de l'huile d'olive», détaille-t-il.
Plus généralement, pour le secteur agricole, M.Sergeïev insiste sur le fait qu’il faut réduire rapidement le décalage technologique et entrer sur le marché mondial avec de nouveaux produits de haute qualité aptes à faire face à la concurrence et à rapporter d’importants profits.
«Nous ne parlons déjà plus du marché intérieur [pour l’agriculture], et si nous parlons du marché de la production, il faut dire que cette année nous avons complètement bouclé le déficit et ce pour la première fois. Nous sommes totalement assurés par notre production agricole», rappelle-t-il.
«Nous croyons qu'un produit comme l'huile d'olive, qui n'avait jamais été produit auparavant en Russie, est le type de produit avec lequel nous devons montrer les technologies que nous avons mises au point et une planification financière claire pour le monde des affaires. Nous pensons que c'est un produit avec lequel la Russie peut entrer sur la scène mondiale», conclut M.Sergeïev.