Une digue vieille de 7.000 ans retrouvée en Israël

© REUTERS / AMIR COHENDes archéologues sous-marins sur le site archéologique de Tel Hreiz, en Israël
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Des archéologues sous-marins ont découvert sur la côte de Carmel, en Israël, les vestiges d’une digue vieille de 7.000 ans. Ce plus ancien brise-lame du monde montre comment les habitants de villages néolithiques avaient tenté de se protéger de la montée des eaux suite à la fonte de glaciers, selon un article dans la revue scientifique PLOS One.

Une équipe internationale d’archéologues sous-marins a découvert la plus ancienne digue construite de la main de l’homme le long de la côte de Carmel, près de Haïfa, en Israël, relate un article publié dans la revue scientifique en ligne PLOS One.

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La digue est située sur le site archéologique sous-marin de Tel Hreiz, une implantation datant du Néolithique qui s’est développée autour de la zone de l’actuelle Haïfa, il y a 7.500 à 7.000 ans. Selon les auteurs de l’article, le mur a été construit contre la montée des eaux continue causée par la fonte de glaciers.

Il y a environ huit mille ans, le réchauffement climatique avait commencé, ce qui a entraîné la fonte de glaciers dans l'hémisphère Nord et une élévation progressive du niveau de la mer. Avant d’être abandonné, Tel Hreiz semblait un village en plein essor.

«La montée continue du niveau de la mer a nécessité une réponse humaine, avec la construction d’un mur de protection du littoral similaire à ceux que l’on peut voir aujourd’hui dans le monde», a indiqué dans un communiqué de presse Ehud Galili, de l’Institut Zinman d’archéologie de l’Université de Haïfa.

Selon le scientifique, cette mesure extrême pour protéger le village ne s’est pas avérée payante et les résidents ont dû finalement abandonner leurs maisons.

«Tel Hreiz n’est qu’un seul exemple d’une série de petits villages de populations sédentaires qui se trouvaient le long du littoral méditerranéen au nord d’Israël, et dont les habitants pratiquaient l’agriculture, le pâturage, la chasse mais aussi la pêche», précise l’article.

Les archéologues sous-marins ont découvert des pierres, des foyers, des tessons de poterie, des os d’animaux provenant de huit espèces différentes, dont des cochons et des chiens, mais aussi des objets témoignant de la production croissante d’huile d’olive à Tel Hreiz, ainsi que sur d’autres sites semblables submergés le long de la côte de Carmel.

Les chercheurs sont arrivés à la conclusion que les habitants avaient construit la digue de plus de 100 mètres de long à l’aide d’énormes rochers qui pouvaient mesurer jusqu’à un mètre de large et extraits de rivières situées à environ un ou deux kilomètres de leur village. Les pierres étaient composées de calcaire et pesaient chacune entre 200 et 1.000 kilogrammes.

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Ne serait-on pas confronté au même problème aujourd’hui?

«La montée actuelle du niveau de la mer a déjà causé une érosion côtière dans le monde. Étant donné le nombre de personnes et d’habitations situées en bord de mer, la probabilité de déplacement futur de population est sensiblement différent des impacts subis par les populations pendant la période néolithique», a prévenu, dans le même communiqué de presse, le coauteur de l’article, Jonathan Benjamin, de l’Université Flinders en Australie.

Il résume que le site de Tel Hreiz est un exemple unique et une preuve visible de la réponse humaine à la montée du niveau de la mer au Néolithique.

Les scientifiques avertissent qu’alors que les propriétés en bord de mer étaient - et sont toujours - très demandées, la vie à proximité du littoral est souvent perturbée au gré des changements saisonniers et inattendus, parfois des catastrophes naturelles, comme des tempêtes, des ouragans, des tsunamis, mais aussi la montée des eaux.

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