L’agence Rossiya Segodnya a déposé une requête auprès du département estonien de la police et des gardes-frontières pour vérifier les motifs des sanctions contre Sputnik Estonie et pour réviser cette décision qui pourrait entraîner des poursuites pénales contre les employés de l’agence, a déclaré la rédactrice en chef du média Elena Tcherycheva.
Les actifs de Rossiya Segodnya contrôlés par l’État
Le texte de la requête souligne que Rossiya Segodnya ne figure pas sur la liste des sanctions de l'UE, qui contient cependant le nom du directeur général de l'agence, Dmitri Kisselev. En outre, selon ce document, même la législation estonienne affirme que les sanctions ne peuvent être appliquées qu'aux personnes morales et aux personnes qui sont directement mentionnées dans la liste des sanctions.
Il est important de comprendre que les biens et les actifs de Rossiya Segodnya sont sous le contrôle de l’État, souligne la requête, appelant à vérifier les motifs de l'application des sanctions.
«Pour appliquer des sanctions contre Rossiya Segodnya, il doit être prouvé que les actifs de Rossiya Segodnya sont contrôlés ou en la possession de Dmitri Kisselev en tant que personne sanctionnée. Le fait que les actifs et les ressources qui appartiennent à l'entreprise unitaire et publique russe n'appartiennent pas à Dmitri Kisselev», déclare la requête, en précisant que tous les biens, revenus et profits de l'agence sont de propriété fédérale.
Cet appel de l’agence indique également que ses employés avaient déjà conclu des contrats de travail avec Rossiya Segodnya. «Ainsi, l’obligation de ne pas conclure de contrat à l’avenir n’est pas appropriée. La lettre du RAB [Rahapesu Andmebüroo, Bureau d'information sur le blanchiment d'argent, ndlr] peut être interprétée de telle manière que les employés doivent résilier leur contrat de travail, mais l'obligation correspondante n'est prévue dans aucun acte juridique», indique la demande.
Le soutien de Maria Zakharova
Lors d’un briefing, la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova a mis un gilet sans manches arborant un logo de Sputnik pour déclarer son soutien aux journalistes de la branche estonienne de l’agence de presse. Selon elle, il s’agit d’«un véritable harcèlement».
Sputnik Estonie subit des menaces
L’Estonie est le seul pays balte abritant une rédaction complète et un bureau de Sputnik. Elle compte 35 personnes, dont 33 citoyens du pays travaillant sous contrat pour Rossiya Segodnya. Les taxes mensuelles versées par l'agence au budget estonien avoisinent les 30.000 euros.