«Nous allons présenter la motion pour l'envoi de soldats en Libye dès la reprise des travaux du Parlement», le 7 janvier, a déclaré M. Erdogan lors d'un discours à Ankara. «Nous pourrons ainsi répondre favorablement à l'invitation du gouvernement libyen légitime», de l'aider militairement.
«Nous soutiendrons par tous les moyens le gouvernement de Tripoli, qui résiste contre un général putschiste soutenu pour des pays arabes et européens», a-t-il poursuivi, se référant au maréchal Haftar.
Le Parlement turc a déjà approuvé samedi un accord de coopération militaire et sécuritaire signé avec le GNA le 27 novembre lors d'une visite à Istanbul de son chef Fayez al-Sarraj.
L'accord permet aux deux parties d'envoyer dans l'un et l'autre pays du personnel militaire et policier pour des missions d'entraînement et d'éducation, ont indiqué des responsables turcs.
Ankara avait également signé, lors de la visite de M.Sarraj un accord de délimitation maritime qui permet à la Turquie de faire valoir des droits sur de vastes zones en Méditerranée orientale convoitées par d'autres pays, notamment la Grèce.
Le 10 décembre, M.Erdogan avait déclaré que la Turquie était prête à déployer des troupes en Libye pour soutenir le GNA si celui-ci, qui fait face à un assaut des forces du maréchal Haftar, en faisait la demande.
Le maréchal Haftar est soutenu par l'Arabie saoudite, l'Égypte et les Émirats arabes unis, pays qui ont tous des relations tendues ou limitées avec la Turquie et un autre allié du GNA, le Qatar.
M.Erdogan affirme que les forces de Haftar bénéficient aussi du soutien d'une compagnie de sécurité russe, donnant du crédit à des informations de presse, démenties par Moscou, sur la présence de mercenaires russes en Libye.
Les déclarations de M. Erdogan sur l'envoi de troupes en Libye surviennent au lendemain d'une visite surprise qu'il a effectuée en Tunisie, au cours de laquelle il a notamment évoqué le dossier libyen avec son homologue tunisien Kaïs Saïed.