Un sarcophage est devenu la pomme de discorde entre la France et des rabbins israéliens qui en contestent la propriété, raconte L’Express.
De quoi il s’agit
Le sarcophage est un lourd bloc de calcaire, «sommairement sculpté» et surmonté d’un épais couvercle. Son seul ornement est une double inscription, en hébreu et en araméen, qui dit «La Reine Saddan». Il date du 1er siècle après Jésus-Christ.
Un sarcophage exposé au Louvre au centre d’un bras de fer entre la France et Israël – LDJ https://t.co/YJrx6H8jUT
— charles Laloum (@charles_laloum) December 24, 2019
Actuellement, il est exposé au Louvre au milieu d’une salle remplie d’objets d’art funéraire du Proche-Orient.
Le cœur du litige
Selon elle, ce cercueil appartient à la reine Hélène d’Adiabène. Les rabbins réclament la restitution du sarcophage, avec les ossements présumés de la reine convertie au judaïsme, dont le royaume correspondait au Kurdistan actuel, précise le site.
L’histoire de cet objet de l’Antiquité
La découverte de cet objet funéraire a été faite sous l’Empire ottoman dans le Tombeau des rois, dans l’actuelle Jérusalem-Est. «Le Français Félicien de Saulcy réalise en 1863 les premières fouilles en Terre sainte. Il a la chance de découvrir une salle inviolée, à l’accès condamné par une porte en pierre, où se trouvent plusieurs sarcophages», a déclaré au média l’archéologue Jean-Sylvain Caillou.
À cette époque, les juifs se plaignent du projet auprès du gouverneur ottoman qui finit par vendre l’objet funéraire royal à l’archéologue français. Ce dernier décide alors d’en faire don au Louvre.
Transféré «sans autorisation»
Actuellement, l’association juive accuse le Louvre d’un transfert «sans autorisation» de l’objet qu’ils considèrent comme un élément au «caractère hautement symbolique, sacré et historique» et d’une dissimulation volontaire des ossements issus des sarcophages, dit leur assignation.
Ils se fondent sur une notice datant de 1876 qui fait état de la présence de cinq boîtes renfermant des os humains et qui mentionne que «tous ces objets [ont, ndlr] été découverts en 1863 dans le cercueil même de Saddan».