Vendredi 20 décembre, les deux informateurs, Georges-Louis Bouchez (MR) et Joachim Coens (CD&V), ont rendu leur rapport au roi belge Philippe concernant une possible coalition pour former un gouvernement alors que le royaume n’en a pas depuis un an. Les informateurs préfèrent notamment une coalition excluant le premier parti de Flandre, l'Alliance néo-flamande (N-VA), ce qui n’a pas été apprécié par Theo Francken.
«La N-VA reste candidate au gouvernement, c’est très clair. MM. Bouchez et Coens sont informateurs. On va voir ce que cela donnera… Laisser la N-VA et le Vlaams Belang dans l’opposition, les deux premiers partis du pays. Sérieusement? Il faut des gens raisonnables à table. Je dis aux Francophones de bien faire attention», a-t-il déclaré dans une interview accordée au quotidien La Meuse.
Et de préciser:
«Aux élections de 2024, ils ne devront alors pas se plaindre si des partis nationalistes flamands obtiennent la majorité. Celui qui se dit homme d’État ne peut dire toujours non à nos revendications institutionnelles raisonnables. Ce n’est pas extrémiste de demander plus d’autonomie… Ceux qui disent aimer la Belgique ne doivent pas jouer avec le feu.»
Crise gouvernementale belge
Depuis un an, la Belgique vit sans gouvernement, car il ne peut être formé faute de coalition. À présent, le pays est gouverné par une équipe en charge des affaires courantes dirigée par la libérale Sophie Wilmès. Depuis septembre, pas moins de sept informateurs ont été chargés par le roi Philippe de trouver des solutions. La mission des deux derniers, le libéral francophone Georges-Louis Bouchez et le chrétien-démocrate Joachim Coens a été prolongée jusqu’au 13 janvier 2020.
Vendredi 20 décembre, les informateurs ont écarté l'alternative entre une coalition «brune» et une coalition arc-en-ciel. La première, également appelé «bourguignonne», pourrait réunir les socialistes et la N-VA, les deux plus grands partis du pays, ainsi que les libéraux francophones et flamands. La deuxième, l’alliance arc-en-ciel, est composée des socialistes, des libéraux et des écologistes mais exclut la présence de la N-VA. Selon les informateurs, la seule solution possible se situera «au centre»: un arc-en-ciel élargi aux chrétiens-démocrates flamands (CD&V).