Le lancement du télescope spatial Cheops, dédié à l'étude des exoplanètes, se déroule ce 18 décembre.
Le télescope spatial doit quitter la Terre après un report du lancement la veille afin de gagner son poste d'observation des exoplanètes et de tenter de gravir une marche supplémentaire dans la compréhension de l'origine de la vie.
Le lanceur moyen Soyouz, dont c'est le troisième lancement de l'année, devrait décoller mercredi à 5h54, heure de Kourou (08h54 GMT), du Centre spatial guyanais.
«Cheops est un photomètre qui peut mesurer l'émission lumineuse des étoiles avec une très grande précision pendant des heures. Le télescope regarde l'étoile et mesure sa luminosité à l'aide de photographies régulières», explique Willy Benz, chef de la mission, à Sputnik.
Lorsqu'une planète en mouvement lent se retrouve face à une étoile, l'intensité lumineuse diminue car elle recouvre une partie de l'étoile. Comme la diminution de l'intensité lumineuse est proportionnelle à la superficie cachée de l'étoile, vous pouvez ainsi mesurer la taille de la planète, raconte M.Benz.
Le tâche de la mission est d'étudier les planètes ayant une taille comprise entre celles de la Terre et de Neptune. Les planètes plus grandes ne sont pas incluses, car elles peuvent être observées depuis la Terre.
«Les planètes plus petites ne peuvent pas être étudiées depuis la Terre en raison de l'atmosphère, ce qui rend la précision des mesures impossible», explique M.Benz. «Par conséquent, il faut être au-dessus de l'atmosphère dans l'espace.»
Contrairement à la mission de la NASA TESS, la mission dirigée par la Suisse n'est pas destinée à la découverte, mais à l'étude et à la mesure. Sa tâche est d'étudier plus en détail les exoplanètes déjà découvertes. Pour plusieurs d'entre elles, la masse est le seul paramètre connu alors que leur taille est déterminée très vaguement. En connaissant la masse et la taille, il est possible de déterminer la densité de la planète, ainsi que de tirer des conclusions sur sa composition et sa structure.
Il emportera également le satellite d'observation de la Terre COSMO-SkyMed Second Generation, pour l'Agence spatiale italienne (ASI) et le ministère italien de la Défense, ainsi que trois charges auxiliaires: Angels, premier nanosatellite financé par le CNES et intégralement produit par l'industrie française; Eyesat, également financé par le CNES; et Ops-Sat, pour le compte de l'ESA.