Le Congrès américain a voté ce 17 décembre l'adoption de sanctions frappant le gazoduc russe Nord Stream 2 que Washington accuse de renforcer l'influence de Moscou en Europe, mais que ses promoteurs estiment stratégique pour l'approvisionnement du continent.
Ces sanctions ciblent les entreprises collaborant à la construction de ce gazoduc qui passe par le fond de la mer Baltique en évitant notamment l'Ukraine qui assure le transit d’une grande partie du gaz russe.
Le budget défense pour l'année fiscale 2020 a été voté par le Sénat au niveau de 738 milliards de dollars, soit plus de 660 milliards d’euros. Il inclut notamment les sanctions contre le gazoduc, ainsi qu’une aide militaire à l’Ukraine, selon les résultats du vote.
Nord Stream 2 mais aussi Turkish Stream
Après l’approbation du Congrès, le document doit être soumis à Donald Trump qui a d’ores et déjà déclaré qu’il était prêt à le signer immédiatement. Il prévoit notamment de financer des mesures de «résistance à la Russie» dans différents domaines, des sanctions contre Nord Stream 2, ainsi que l’octroi d’une aide de 300 millions de dollars (environ 270 millions d’euros) à l’Ukraine.
Des bâtons dans les roues du projet sont mis par l’Ukraine, qui craint de perdre les revenus issus du transit du gaz russe, et plusieurs pays européens, notamment la Pologne, la Lettonie et la Lituanie, ainsi que par les États-Unis qui souhaitent vendre à l’Union européenne leur gaz naturel liquéfié (GNL).
Le projet Nord Stream 2 prévoit la construction de deux conduites reliant le littoral russe à l'Allemagne en passant par le fond de la mer Baltique. D'une capacité de 55 milliards de mètres cubes de gaz par an, il a été élaboré par le géant russe Gazprom en collaboration avec les entreprises européennes Engie, OMV, Shell, Uniper et Wintershall.