Se réveiller pendant la nuit au moins une fois n’est pas rare pour environ 67% des adultes, selon une récente étude de la société Philips Healthcare. Quelles en sont les raisons, les conséquences et comment y remédier? Le HuffPost a posé ces questions à des spécialistes.
Causes et conséquences
Le réveil nocturne peut être causé par diverses raisons, certaines assez communes, indique le responsable de l’innovation comportementale chez Philips Healthcare, Mark Aloia. Parmi les causes figurent l’insomnie et l’apnée obstructive du sommeil (interruptions récurrentes de la respiration). Parmi les insomniaques, quelque 80% se réveillent en début ainsi qu’en milieu de nuit, poursuit-il. Ce qui pourrait nécessiter de consulter un médecin:
«Les troubles du sommeil, comme l’apnée, peuvent causer de nombreux problèmes de santé, tels que l’hypertension, les maladies cardiovasculaires, les infarctus ou le diabète», constate M.Aloia. «Ils augmentent les risques d’arythmies et d’insuffisances cardiaques et même d’accidents de la route ou professionnels».
La privation de sommeil peut à son tour être liée à de la colère et de l’agressivité accrues pendant la journée, indique l’étude publiée dans la revue Cureus.
Norme vs hors norme
«Tout le monde enchaîne les courts réveils –cinq à sept en moyenne– au fil de la nuit, entre chaque cycle de sommeil», explique la psychologue clinicienne Shelby Harris, spécialiste certifiée de la médecine du sommeil travaillant dans l’État de New York. «Ce genre de réveil est absolument normal et, en général, suivi d’un rendormissement rapide accompagné d’une amnésie au matin».
Pourtant, un réveil récurrent à une heure fixe présente un risque de perturber les cycles du sommeil.
«Privé de la phase de consolidation, on se sent fatigué, somnolent et comateux durant la journée, sans compter les heures de repos nocturne en moins et l’altération de la profondeur du sommeil», précise Mme Harris.
«Assainir» son sommeil
Les recommandations pour rendre son sommeil plus sain ne sont pas complexes. Le Better Sleep Council conseille de débrancher les écrans une demi-heure ou une heure avant d’aller se coucher ainsi que d’essayer d’avoir un rythme de sommeil régulier. La température lors du coucher importe aussi et doit être confortable, environ 18°C, selon la société.
Si l’on se retrouve tout de même réveillé en pleine nuit, la spécialiste du sommeil Terry Cralle dissuade de vérifier l’heure et de se forcer à s’endormir plus vite.
«La nuit, il vaut mieux éviter d’avoir une horloge dans son champ de vision, ou de consulter l’heure sur son téléphone si l’on se réveille», souligne Mme Cralle. «Sinon, on calcule inévitablement le temps qui passe et les heures de sommeil restantes avant la sonnerie du réveil. Ce qui peut facilement induire stress et angoisse, au point de gêner le rendormissement.»
Deuxièmement, «si vous ne vous endormez pas au bout de 15 ou 20 minutes, levez-vous et adonnez-vous à une activité relaxante, distrayante avec aussi peu de lumière que possible», recommande la spécialiste. «Lecture, livre audio, coloriage, tricot, puzzles, tout ce qui détournera l’attention vous donnera sommeil plus rapidement. Et vous passerez au final moins de temps à scruter le plafond au lieu de rêver», résume-t-elle.