Juger les djihadistes étrangers en Irak n’est pas «réalisable», selon Le Drian

© AFP 2024 Fred Tanneau Jean-Yves Le Drian
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Rappelant que Daech* n’est pas mort, Jean-Yves Le Drian a jugé qu’en évoquant les djihadistes français, on sous-estimait beaucoup le risque que représentaient plus de dix mille djihadistes étrangers enfermés dans des camps. Il estime en outre qu’ils ne pourraient pas être jugés en Irak en raison de la situation actuelle dans ce pays.

Jean-Yves Le Drian a estimé dimanche que les djihadistes étrangers, notamment français, détenus par les Kurdes syriens ne pourront pas être jugés en Irak en raison de la situation dans ce pays et que leur sort relève du processus de règlement politique en Syrie sous l'égide de l'Onu, informe l’AFP.

«Nous avons pensé qu'il était possible d'ouvrir un dispositif juridictionnel spécifique en relation avec les autorités irakiennes», a déclaré le ministre sur la radio France Inter cité par l’agence.

Le ministre français des Affaires étrangères s'était rendu à Bagdad le 17 octobre pour discuter avec les autorités irakiennes de la mise en place d'un tel dispositif afin de juger des djihadistes étrangers, dont 60 Français.

«Aujourd'hui vu la situation en Irak, cette hypothèse n'est pas réalisable à court terme, et bien à moyen terme, il faudra que ce soit réglé dans le cadre du règlement politique global qui a commencé tout doucement à Genève depuis la mise en œuvre du Comité consultatif destiné à modifier la Constitution syrienne pour aboutir à une feuille de route de paix dans ce pays», a relevé Jean-Yves Le Drian.

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Le Comité constitutionnel syrien, chargé de réformer la Constitution de 2012 en vue de prochaines élections, a été inauguré le 30 octobre à l'Onu à Genève en présence de 150 personnes représentant, à parts égales, le gouvernement de Damas, l'opposition et la société civile syrienne, rappelle l’agence.

Environ 12.000 djihadistes, en grande majorité irakiens et syriens, sont détenus par les Kurdes syriens.

«Au moment du règlement politique, inévitablement la question de leur jugement sera posée», a martelé le ministre français.
D'ici là, «l'ensemble de ces groupes sont dans des lieux sécurisés en Syrie par les Forces démocratiques syriennes (FDS) et par des éléments américains et nous y contribuons à notre manière pour faire en sorte que ce soit complètement sécurisé sur la durée», a-t-il ajouté sans plus de précisions.

M.Le Drian a rappelé la position intangible de la France concernant le sort de ses ressortissants membres de Daech* - leur jugement sur le théâtre où ils ont combattu - et souligné qu'elle était partagée par nombre de pays européens.

«Les combattants français, les combattantes françaises doivent être jugés là où ils ont commis leurs crimes», a-t-il répété.

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«C'est vrai pour notre position mais c'est vrai pour la position des autres Européens», ajouté le ministre.

Le ministre a par ailleurs souligné que Daech* n'était pas mort et s'est interrogé sur son éventuel lien avec les troubles politiques actuels en Irak.

«Daech* existe de manière clandestine en Irak d'où les interrogations sur la situation instable qui existe aujourd'hui dans ce pays», a-t-il pointé.

*Organisation terroriste interdite en Russie

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