Une épidémie de bronchiolite est «en cours dans toutes les régions métropolitaines à l'exception de la Corse», qui ne devrait toutefois pas tarder à basculer puisqu'elle est en «phase pré-épidémique», selon le bulletin hebdomadaire de l'agence sanitaire Santé publique France.
Cette épidémie entraîne une «augmentation des passages aux urgences et des visites SOS Médecins pour bronchiolite dans la majorité des régions».
La semaine dernière, 4.042 enfants de moins de 2 ans ont été vus aux urgences pour une bronchiolite, et plus du tiers (1.419) a été hospitalisé. Cela correspond à un passage aux urgences sur cinq et quatre hospitalisations sur dix dans cette classe d'âge.
Une écrasante majorité (environ 9 sur 10) de ces petits patients avaient moins d'1 an.
La bronchiolite a en outre motivé 703 passages de SOS Médecins (4% de plus que la semaine d'avant).
L'épidémie se poursuit également dans les Antilles, à l'exception de Saint-Barthélemy, selon Santé publique France.
La bronchiolite est une maladie respiratoire fréquente, qui touche 30% des bébés de moins de 2 ans chaque hiver (480.000 cas par an). Causée par un virus, elle est très contagieuse. Principaux symptômes: une toux et des difficultés de respiration, qui devient rapide et sifflante.
Manque de moyens
L'épidémie intervient cette année dans un contexte de saturation des services d'urgence et de réanimation pédiatriques en Île-de-France, qui a provoqué ces dernières semaines des transferts d'enfants en province.
Début décembre, le ministère de la Santé a lancé une mission de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) pour «résorber» avant l'hiver «les tensions» affectant les services de réanimation pédiatriques franciliens.
Par ailleurs, la Haute autorité de santé (HAS) a publié mi-novembre de nouvelles recommandations pour la prise en charge de la bronchiolite chez les bébés de moins d'un an.
La HAS ne recommande pas la kinésithérapie respiratoire, largement pratiquée en France. Ces manipulations souvent impressionnantes sont censées aider le bébé à mieux respirer en évacuant les sécrétions qui le gênent mais, selon la HAS, n'ont pas apporté de preuve scientifique de leur efficacité.
La HAS souligne toutefois que les kinésithérapeutes ont un rôle à jouer dans la surveillance et le suivi des enfants touchés, via les Réseaux bronchiolites.