71 soldats tués, 12 blessés et plusieurs autres portés disparus, c’est le bilan officiel communiqué par le ministère nigérien de la Défense après l’attaque, le 10 décembre dernier, du poste avancé d’Inates situé à cinq kilomètres de la frontière malienne.
#Niger: 71 morts dans les rangs des FDS à la suite de l'attaque d'INATES
— Mamane Kaka Touda, (@ToudaKaka) 11 décembre 2019
Communiqué officiel du ministère de la Défense Nationale
Bilan côté ami
-71 morts
-12 blessés
-Des portés disparus
Côté ennemis:
-Un nombre important des terroristes tués.
source: Télé Sahel
Jamais une offensive djihadiste n’avait été aussi meurtrière au Niger. Sitôt informé du drame, le Président nigérien Mahamadou Issoufou a écourté son séjour en Égypte où il participait à la conférence sur «La Paix durable, la sécurité et le développement en Afrique» pour regagner Niamey, où une réunion du Conseil national de sécurité est prévu ce 12 décembre.
Le Président de la République , Chef suprême des armées, SEM @IssoufouMhm a regagné #Niamey à l’instant en provenance d'#Egypte. Le Président de la République présidera dès demain, une réunion du Conseil National de Sécurité suite à l'attaque tragique d'#Inates. pic.twitter.com/atWQny552r
— Présidence du Niger (@PresidenceNiger) 11 décembre 2019
L’onde de choc de l’attaque de la garnison d’Inates [qui survient après une première en juillet, revendiquée par l’État islamique dans le Grand Sahara* et qui a fait 18 morts, ndlr] est parvenue jusqu’à l’Élysée.
Emmanuel Macron n’a, en effet, pas tardé à réagir à travers un entretien téléphonique avec son homologue nigérien, Mahamadou Issoufou, «pour lui exprimer, au nom du peuple français, son soutien et sa solidarité».
«Dans ce contexte de deuil et à la veille de la fête nationale du Niger [18 décembre, ndlr], les deux Présidents sont convenus de proposer à leurs homologues de reporter au début de l'année 2020 la tenue, en France, du sommet consacré à l'opération Barkhane et à la force conjointe du G5 Sahel», a annoncé l’Élysée dans un communiqué.
Une polémique autour du sommet de Pau qui ne devrait pas faiblir malgré le report
Huit jours après, et malgré l’attaque d’Inates, le «caractère indélicat» de l’invitation par le Président français des chefs d’État du Mali, du Burkina Faso, du Niger, du Tchad et de la Mauritanie à le retrouver le 16 décembre à Pau, ville du sud-ouest de la France où étaient basés sept les 13 soldats de la force Barkhane tués le 25 novembre au Mali, passe toujours mal.
Emmanuel Macron va organiser une réunion à Pau le 16 décembre ou il va demander explicitement au pays du G5 Sahel le maintien ou non de l'armée française au Sahel pic.twitter.com/l5OVeqOp8o
— Fiat lux! 🕊️ (@jht_4_) 5 décembre 2019
Le 11 décembre, face à la presse, à l’occasion du 59e anniversaire de la commémoration de l'indépendance du Burkina Faso, le Président burkinabè Roch Kaboré, par ailleurs président en exercice du G5 Sahel, a déploré le «manque de tact» du chef de l’État français.
«La forme et le contenu ont manqué de tact. Nous ne sommes pas dans une guerre entre le G5 Sahel et la France. Nous estimons que le partenariat doit être revu pour une meilleure efficacité sur le terrain. Il est important que le partenariat avec la France soit équitable et efficace dans l'intérêt partagé de nos populations respectives», a déclaré Roch Kaboré.
Des sons de cloche similaires se sont également fait entendre du côté des autres pays de l’organisation sous-régionale.
Avec mes pairs du G5Sahel, nous avons convenu de nous concerter au cours d'un sommet dimanche 15 décembre sur le partenariat avec Barkhane.#Faceauxmedias #11decembre2019
— Roch KABORE (@rochkaborepf) 11 décembre 2019
En attendant le sommet de Pau, désormais annoncé pour début 2020, les Présidents des États du G5 Sahel ont décidé de se concerter le 15 décembre prochain pour parler d’une même voix.
*Organisation terroriste interdite en Russie.