Un sénateur veut punir de 15.000 euros la diffusion d'images de policiers – vidéo

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Le sénateur Les Républicains (LR) Jean-Pierre Grand voudrait sanctionner la diffusion d’images des forces de l’ordre de 15.000 euros d’amende. Il affirme que cette mesure viserait à «protéger les policiers», tandis que journalistes et avocats dénoncent une atteinte à la liberté d’informer.

Dans le cadre de la loi «lutte contre la haine», le sénateur LR Jean-Pierre Grand a présenté une proposition d’amendement à la loi de 1881 sur la liberté de la presse. Celui-ci prévoit d’infliger 15.000 euros d’amende à toute personne qui diffuse des images des forces de l’ordre sans que ceux-ci n’aient donné leur accord. L’intéressé a défendu sa proposition devant les caméras de l’émission Quotidien.

«Aujourd’hui, il faut protéger les policiers», a-t-il lancé. Il affirme avoir vu des vidéos où «le policier avait un comportement inapproprié» sans passer «les minutes avant où il prenait en pleine figure des pavés ou des coups de barre de fer».

Publiée le 3 décembre sur le site du Sénat, la proposition de loi indique que «de nombreuses images de policiers ont été diffusées sur les réseaux sociaux, les rendant facilement identifiables et donc potentiellement des cibles avec leur famille (conjoint et enfants)». Depuis le 5 décembre, plusieurs policiers ont fait l’objet de menaces, notamment via des lettres envoyées à leur domicile.

Le texte énonce également que «les policiers ne bénéficient pas de protection particulière en matière de droit à l'image». En effet, seuls certains agents bénéficient d’un droit à l’image, précise Libération, par exemple le GIGN ou ceux qui opèrent dans le cadre de la lutte antiterroriste ou du contre-espionnage.

Une proposition qui fait polémique

L’amendement a été dénoncé par le Syndicat national des journalistes (SNJ) qui invoque «la liberté de la presse et la liberté d’information». L’avocat Arié Alimi, membre de la Ligue des droits de l’Homme, évoquait «la fin de l’État de droit».

 

Une telle proposition, si elle était adoptée, rendrait illégal le travail de nombreux journalistes qui cherchent à démontrer l’existence des violences policères. Par exemple, David Dufresne, avec son projet «Allo Place Beauvau», serait largement concerné par la sanction, lui qui a diffusé plusieurs dizaines de vidéos de policiers commettant des exactions sur des Gilets jaunes et autres manifestants.

 

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