Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a averti les autorités américaines que la réponse de son pays aux sanctions contre l'achat de systèmes de défense antiaérienne S-400 russes pourrait concerner l'avenir de la base aérienne d'Incirlik, dans le sud de la Turquie, utilisée par l'US Air Force.
«Nous évaluerons le pire des scénarios et prendrons une décision. Si les États-Unis imposent des sanctions contre la Turquie, alors la question des bases d'Incirlik et de Kurecik pourrait être à l'ordre du jour», a déclaré M.Cavusoglu.
Ce deuxième site mentionné accueille un radar d'alerte précoce aux attaques de missiles dans la région de Kurecik, dans le sud-est de la Turquie, lequel a été mis en service début 2012. Il fait partie du système de défense antimissile de l’Otan en Europe et son fonctionnement est assuré par l'armée américaine.
Pomme de discorde entre Washington et Ankara
La livraison des systèmes russes a provoqué une crise dans les relations entre la Turquie et les États-Unis. Selon Recep Tayyip Erdogan, les systèmes seront pleinement opérationnels en avril 2020.
Washington a exigé de retirer l'achat et en échange d'acquérir des systèmes américains Patriot, menaçant de retarder ou même d'annuler la vente des chasseurs F-35 à la Turquie, ainsi que d'imposer des sanctions conformément à la la loi CAATSA. Ankara a refusé de faire des concessions.