Sur fond du renforcement de la radicalisation dans le sport signalé dans un rapport de l’Assemblée nationale publié fin juin 2019, le Premier ministre a reproché en privé à la ministre des Sports Roxana Maracineanu de ne pas y avoir prêté attention, relate Le Canard enchaîné.
La «gravité» du problème soulignée
Rédigé par les députés Éric Pouillat et Éric Diard, le rapport tacle la ministre sur le fait que «toute la mesure n’a pas été prise de la gravité» du problème et pointe le fait que des représentants de la radicalisation islamique investissent le terrain social et sportif, et exercent différentes pratiques radicales pour faire pression sur leurs coreligionnaires et les amener «à adhérer à leur philosophie rigoriste».
L’absence d’actions, «une forme de déni», a été expliquée par «la peur de remettre en cause les résultats, ou la crainte d’interférer avec l’organisation de grands événements sportifs (comme les JO de Paris en 2024)».
Les mesures prises par la ministre
Le ministère des Sports a tenté d’autoriser les fédérations sportives à trancher sur le futur des clubs impliqués dans la radicalisation, précise Le Canard enchaîné. Cependant, les ministères de l’Intérieur et de la Justice ont accordé ce droit aux préfets.
Travail accompli à ce stade
Plusieurs mois après la publication du rapport, Christophe Castaner a fait part du travail réalisé dans le cadre de la radicalisation dans le milieu sportif devant la commission des lois de l’Assemblée:
«127 contrôles [de centres sportifs avaient, ndlr] été opérés dans 35 départements (…) A titre d’exemple, 42 structures de sport de combat ont été contrôlées. Cinq fermetures d’établissements ont été décidées et cinq incapacités d’exercer prononcées, quatre mises en demeure ont été notifiées, 23 rappels à la législation ont été faits et un signalement au procureur effectué».