Un syndicat de police lance au gouvernement que le temps des «gentils petits fonctionnaires» est terminé

© Sputnik . Julien Mattias / Accéder à la base multimédiades policiers aux Champs-Elysées
des policiers aux Champs-Elysées - Sputnik Afrique
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L’action du syndicat Unité SGP Police Fo se durcira contre la réforme des retraites à partir du 11 décembre si l’État n’apporte pas de garanties pour la protection de leur régime spécial, a annoncé sur Franceinfo le secrétaire général du syndicat, Yves Lefebvre. Il a expliqué quelles mesures seraient prises pour riposter.

Manifestant contre la réforme des retraites, des policiers prévoient de durcir leur action à partir du 11 décembre. Ils sont prêts à aller jusqu’au blocage des accès aux commissariats s’ils n’obtiennent pas de garanties, a affirmé dans une interview accordée à Franceinfo Yves Lefebvre, secrétaire général du syndicat Unité SGP Police FO.

Bien que le ministre de l’Intérieur ait adressé aux policiers un courrier pour assurer que «leurs droits à un départ anticipé» et «des niveaux de retraites comparables aux pensions actuelles» seront préservés, le chef du syndicat s’est prononcé contre la perspective d’une privation de leur statut d’emploi à risques, selon «le projet de Delevoye, Philippe, Macron et Castaner».

Il estime que les autorités les prennent pour «de gentils petits syndicalistes et de gentils petits fonctionnaires, bien disciplinés». Mais «c'est fini ce temps-là», a-t-il annoncé.

Sans rejoindre les rangs des manifestants

Ce 10 décembre, une nouvelle journée de mobilisation a lieu. Des membres du syndicat ne font pas partie du cortège, mais encadrent la manifestation, a fait savoir Yves Lefebvre:

«Je soutiens bien évidemment ce mouvement, mais attention aux mélanges dans les cortèges. Il y a des confédérations et des syndicats qui n'ont de cesse de dénoncer de pseudo violences policières. Je parle notamment de la CGT, de certains segments de la CGT».

Il a également évoqué Philippe Martinez qui avait déclaré avoir été gazé par des CRS le 1er mai 2019, «alors même qu’il était aux abords d’un groupe de black blocs qu’il fallait disperser parce qu’ils avaient commencé, malheureusement, à commettre des exactions».

Actions prévues

Par ailleurs, Yves Lefebvre a affirmé qu’ils étaient déjà «en mouvement illimité», «avec zéro intervention d’initiative» depuis mardi dernier. Il a détaillé le plan d’actions du syndicat en cas d’absence de compromis avec le gouvernement:

«Maintenant, on va aller plus fort, on va bloquer le système, avec des actes particulièrement significatifs. Bloquer les accès au commissariat, et, pour ce qui concerne les forces mobiles, très certainement "mettre les sacs à terre", c’est-à-dire qu’on ne sera plus opérationnel».

Plus précisément, ils envisagent de «mettre des filtrages à l'entrée des commissariats, par exemple, avec des barrières».

Il a également rappelé que ce programme allait se faire malgré l’absence de leur droit à faire grève, un droit qui leur a été supprimé en 1948.

Opinion sur les violences policières

En réponse à la question de savoir s’il condamnait les scènes de violences policières, comme celle survenue le 5 décembre lorsque des policiers ont porté des coups à une personne à terre pendant la manifestation, il a souligné qu’il fallait «contextualiser ce genre de scène, savoir ce qui s’est passé en amont» et faire ressortir «les tenants et les aboutissants qui ont poussé mes collègues à cette intervention». Et de conclure: «il faut attendre l’enquête».

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