Rachid Nekkaz a été interpellé le 4 décembre à sa descente d’avion à l’aéroport international Houari Boumedienne d’Alger puis placé en détention provisoire par le juge d’instruction auprès d'un tribunal algérois à la prison d'El Harrach, dans la banlieue est de la capitale, rapporte la chaîne de télévision Canal Algérie.
Selon un communiqué rapporté par la télévision publique algérienne, le militant des droits humains et homme d’affaires est accusé d’«atteinte à l’unité nationale», d’«incitation à la violence par le biais des réseaux sociaux» et de «planification d’opérations destinées à empêcher les citoyens à effectuer leur devoir électoral».
Violation de la Constitution algérienne
Quelques heures avant son interpellation, Rachid Nekkaz avait exprimé depuis l’Espagne sur son compte Facebook son intention de déposer plainte contre le chef d’état-major de l’ANP Ahmed Gaïd Salah qui, selon lui, a violé l’article 55 de la Constitution algérienne qui garantit au peuple algérien de jouir «de ses droits civils et politiques» et «de choisir librement le lieu de sa résidence et de circuler».
Cependant, comme l’indique des médias locaux, l’arrestation de Rachid Nekkaz serait liée à la vidéo publiée le 4 novembre sur les réseaux sociaux dans laquelle il se montre favorable à l’exécution de députés qui voteraient pour la loi visant à assouplir et simplifier le régime juridique et fiscal du secteur des hydrocarbures. Ses opposants, qui considèrent comme illégitime le gouvernement à l'origine de cette loi, dénoncent une volonté du pouvoir de dilapider la rente pétrolière.