Balkany assure n’avoir «jamais détourné un centime» et demande sa libération

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Le plus dur, c'est «d'être considéré comme un pestiféré» alors qu'il a toujours «rendu service»: très amaigri après deux mois et demi de détention, le maire de Levallois-Perret Patrick Balkany a retrouvé lundi toute son énergie pour demander sa mise en liberté, rapporte l’AFP.

Patrick Balkany, 71 ans, a lancé à la cour «aujourd'hui, je crois qu'on me fait un mauvais procès, monsieur le président». Le tribunal a déjà refusé de lui rendre la liberté avant son procès en appel pour blanchiment de fraude fiscale.

«J'ai été 25 ans député de la République, cela fait 37 ans que je suis maire. J'ai passé toute ma vie à rendre service à ceux qui en avaient le plus besoin. Alors, on veut faire honte à un élu de la République sous prétexte qu'il aurait fraudé!», s'emporte-t-il.

Puis il ajoute, «je n'ai jamais détourné un centime».

Mi-novembre, la cour d'appel avait rejeté une première demande de mise en liberté de Patrick Balkany, liée à sa condamnation à cinq ans de prison pour blanchiment aggravé avec incarcération immédiate le 18 octobre, notamment au motif d'éviter une «concertation entre les mis en cause» dans cette affaire impliquant des proches de l'édile et un milliardaire saoudien.

Patrick Balkany est incarcéré depuis le 13 septembre, date de sa première condamnation, à quatre ans de prison, pour fraude fiscale. Son épouse et première adjointe Isabelle a été également condamnée dans ces affaires, à trois ans de prison pour fraude puis à quatre ans pour blanchiment, mais sans mandat de dépôt eu égard à sa santé fragile.

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Pour la défense de l'ancien baron des Hauts-de-Seine, l'exercice est délicat. Son nouvel avocat, Romain Dieudonné, a hérité des recours déposés par l'équipe précédente emmenée par le tonitruant Eric Dupond-Moretti. Le style est différent mais l'approche reste similaire.

D'un ton calme et posé, Me Dieudonné vient demander deux choses: la liberté pour son client en attendant son procès en appel pour blanchiment prévu en février et une diminution de la caution de 500.000 euros imposée dans le cadre d'un contrôle judiciaire strict en attendant le nouveau procès pour fraude fiscale qui débutera mercredi prochain.

L'avocat conteste le montant de cette caution, «disproportionnée par rapport aux revenus» des Balkany et fixée après une évaluation «parfaitement démesurée» de leurs biens, qui fera l'objet de «contestations» en appel.

Il rappelle en outre que Patrick Balkany - «très choqué» que l'on pense qu'il puisse «s'enfuir» alors qu'il ne s'est «jamais dérobé» face la justice - n'avait pas été soumis à de telles conditions avant son premier procès et offre toutes les garanties de représentation.

Pour cet homme amaigri, qui flotte dans son pull fuchsia, il demande la liberté, arguant que les risques de «concertation» ou de «pression» sur des témoins mis en avant par la justice pour le maintenir en prison n'ont «pas de sens», alors qu'en appel seul le couple Balkany sera rejugé, tant dans le volet fraude fiscale que dans celui de blanchiment.

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L'avocate générale s'est opposée à toutes ses demandes, jugeant que la défense n'avait apporté «aucun élément nouveau» et qu'il existait toujours un risque de concertation et de pression sur les témoins.

«Mais Isabelle Balkany va lui rendre visite trois fois par semaine et lui téléphone dix fois par jour», a réagi Me Dieudonné.

Il a demandé - en vain - à l'accusation de lui dire sur quel témoin son client pourrait bien faire pression, alors qu'il a été relaxé du délit de corruption passive et que le parquet n'a pas fait appel de la relaxe du milliardaire saoudien accusé de corruption active.

Sur les bancs du public, plusieurs administrés étaient venus soutenir leur élu. Pendant une brève suspension d'audience, une jeune femme, pin's «I love Patrick Balkany» épinglé sur la poitrine, s'est faufilée jusqu'au box pour embrasser la main du maire.

La décision sera rendue lundi prochain.

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