Les vapeurs des cigarettes électroniques n'affaiblissent pas le système immunitaire et n'augmentent pas les risques de pneumonie autant que la fumée de cigarette, affirme une étude réalisée par des chercheurs de l'Université de Louisiane à Lafayette et publiée dans la revue Applied and Environmental Microbiology.
De son côté, la fumée de cigarette a modifié les gènes des souris impliqués dans le métabolisme et la réponse au stress, ce qui a modifié la réponse immunitaire des rongeurs et les a rendus plus vulnérables à l'infection pulmonaire.
Cigarette «normale» vs électronique
«Tous les jours, en allant dans ma classe, je vois beaucoup d'étudiants vapoter, a indiqué au Daily Mail le Dr Ritwij Kulkarni, professeur assistant en immunologie à l'Université de Louisiane à Lafayette. Nous ne connaissons pas les effets de la vapeur de cigarette électronique sur nous ou notre microbiome.» Son laboratoire a décidé d’étudier le pneumocoque, qui est un agent pathogène mortel et colonise les voies respiratoires supérieures.
Pour cette nouvelle étude, des souris ont été infectées par la souche TIGR4 de Streptococcus pneumoniae, la principale cause de pneumonie chez les enfants de cinq ans et moins et les adultes de plus de 65 ans.
Les chercheurs ont divisé les souris en quatre groupes. Celles-ci ont été exposées à de la vapeur de cigarette électronique aromatisée à la fraise avec de la nicotine, à la même vapeur ne contenant pas de nicotine, à la fumée de cigarette et à rien.
Ils ont découvert que la vapeur de cigarette électronique avec de la nicotine et sans nicotine n’ont activé que quelques gènes: 264 et 14, respectivement.
A contrario, la fumée de cigarette a modifié l'expression de 982 gènes, dont la plupart étaient impliqués dans le métabolisme et la réponse au stress, ce qui augmente la vulnérabilité à l'infection.
Vague de décès aux États-Unis
Cependant, une quarantaine de personnes sont mortes à ce jour aux États-Unis des suites d’une mystérieuse maladie respiratoire liée à l’utilisation de cigarettes électroniques et d’autres produits de vapotage. Les autorités de santé américaines avaient annoncé que l’épidémie serait liée à une huile de vitamine E apparemment ajoutée dans des recharges au cannabis vendues sur le marché noir.
En septembre, le vapotage a fait sa première victime au Canada, et en novembre, en Belgique.