L'ex-eurodéputée MoDem et ex-ministre des Armées, Sylvie Goulard, a été mise en examen vendredi 2 décembre par la juge chargée de l'enquête sur les emplois présumés fictifs des assistants de députés européens, a appris lundi l'AFP de source judiciaire. Mme Goulard, qui a échoué à être nommée dans la nouvelle Commission européenne en raison de cette enquête, a été inculpée pour détournement de fonds publics à l'issue de son audition au tribunal de Paris, selon cette source.
Les magistrats cherchent à déterminer si des collaborateurs parlementaires ont été rémunérés par les fonds du Parlement européen alors qu'ils étaient en réalité affectés à d'autres tâches pour le parti.
Enquête et démissions
L'ouverture d'une enquête préliminaire du parquet de Paris, en juin 2017, avait entraîné la démission de M.Bayrou du poste de ministre de la Justice, de même que celles de Marielle de Sarnez du poste de ministre des Affaires européennes et de Sylvie Goulard du poste de ministre des Armées.
Cette affaire, ajoutée à la polémique sur des prestations réalisées pour un think tank américain, a coûté à Sylvie Goulard sa place dans la nouvelle Commission européenne, refusée en octobre par les eurodéputés.
Remboursement
L'ancienne eurodéputée (2009-2017), actuellement vice-gouverneure de la Banque de France, avait accepté cet été de rembourser au Parlement européen 45.000 euros. Cette somme correspond à huit mois de salaire d'un de ses assistants, Stéphane Thérou, pour lequel elle n'avait pas pu fournir «de preuve de travail». Le 30 août, le Parlement européen avait clos cette affaire pour son cas.
Le MoDem n'est pas la seule formation politique dans le viseur de la justice pour des emplois présumés fictifs au parlement européen. Une enquête similaire a ainsi été ouverte pour La France Insoumise (LFI) et pour le Front national (FN), dans laquelle une vingtaine de personnes, dont Marine Le Pen, ont été mises en examen.