Des représentants du Conseil national des musulmans canadiens se sont rassemblés mardi 26 novembre devant la Cour d’appel québécoise. Devant les journalistes, ils ont exprimé leur opposition à la loi 21 sur la laïcité, qu’ils estiment être une «violation des droits humains», rapporte TVA Nouvelles. La loi 21 est entrée en vigueur au Québec en juin, elle interdit le port de signe religieux à tous les employés de l’État qui exercent une position d’autorité.
Il y a quelques mois, le groupe avait déjà réclamé la suspension de cette loi. Il avait été reçu par la Cour d’appel, qui avait accepté «de se pencher sur le cas des Canadiennes affectées par la loi 21», sans pour autant accéder à sa requête.
«Lorsque le gouvernement se met à choisir ce que vous pouvez ou ne pouvez pas porter, c’est le moment pour des groupes comme le nôtre pour représenter tous les Canadiens», a déclaré le porte-parole du mouvement.
Selon une consultante du groupe, cette loi engendre «des inégalités et des injustices». «Cette loi supprime des emplois, a-t-elle ajouté. C’est une loi injuste, on va résister et se battre jusqu’à la fin».
Une motion déposée pour l’abrogation de la loi 21
Lundi 25 novembre, des députés de l’Ontario ont déposé une motion devant la Cour suprême du Canada, contestant également cette loi. La chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Andrea Horwath, juge cette loi «mauvaise» et «discriminatoire», et estime qu’elle va à l’encontre des droits et libertés des Ontariens et des Canadiens, relate le Journal de Montréal.
Réaction du Québec
Le gouvernement québécois fait savoir que «la loi 21 a été adoptée de façon légitime par l’Assemblée nationale du Québec», et appelle les partis politiques ontariens à respecter la volonté de l’Assemblée, selon les propos de l’attaché de presse du Premier ministre repris par Radio Canada.
D’après le chroniqueur québécois Mathieu Bock-Côté, cité par TVA Nouvelles, le Québec «n’a pas à se soumettre à un modèle anglo-saxon, lui qui prend plutôt ses racines philosophiques sur le modèle européen, où plusieurs pays ont eu le même questionnement sur la laïcité».