Hommes en laisse à «NousToutes»: l’artiste défend sa performance face aux critiques

© AFP 2024 ALAIN JOCARDMarie s'infiltre lors de la marche #NousToutes le 23 novembre 2019 à Paris
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«Aaaaah, enfin la chasse aux sorcières est lancée!» Lors de la marche contre les violences sexuelles et sexistes, une action avec des hommes dénudés et en laisse, censée être humoristique, a interpellé beaucoup d’internautes. Face aux nombreuses critiques, la comédienne derrière cette scène, «Marie s’infiltre», s’est défendue.

L’humoriste «Marie s’infiltre», Marie Benoliel de son vrai nom, a dû répondre à la polémique provoquée par son action lors de la marche contre les féminicides et les violences conjugales le 23 novembre.

La vidéo de cette scène montrant la bloggeuse tenant deux hommes torse nu en laisse a surpris certains internautes qui ont vu dans cette action un manque de respect envers les victimes des violences conjugales. D’autres y ont perçu une stratégie pour instrumentaliser les violences faites aux femmes pour sa propre publicité.

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Публикация от Marie S'Infiltre (@mariesinfiltre)

Elle dénonce une chasse aux sorcières

La femme de 28 ans a répondu aux critiques sur son compte Instagram, expliquant vouloir détourner à sa manière un sujet dramatique.

«Aaaaah, enfin la chasse aux sorcières est lancée! La meute veut du sang et l’exécution en place publique de Marie S’Infiltre sous le regard des réseaux! Qu’on rallume le bûcher! Étonnant venant de celles et ceux qui prônent la non-violence quand on parle des violences faites aux femmes», a-t-elle écrit.
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Aaaaah enfin la chasse aux sorcières est lancée! La meute veut du sang et l’exécution en place publique de Marie S’Infiltre sous le regard des réseaux! Qu’on rallume le bûcher! Etonnant venant de celles et ceux qui prônent la non violence quand on parle des violences faites aux femmes... Comprenne qui pourra! Faites de moi votre bouc emissaire, j’adore! Et je veux bien finir en méchoui pour la cause ! L’objectif poursuivi par chacune de mes performances ? Bousculer, transgresser les codes, montrer l’absurdité de notre réalité, remettre en question la pensée dominante, et permettre l'irruption du rire là où on ne l'attend pas. Là où on ne le veut plus. Les moyens utilisés ? L'humour souvent, une image forte, ici. Rien de plus. Il s’agit de mettre en lumière un sujet d’une autre façon que celle imposée : la posture victimaire, les pleurs, les collages chocs et la manifestation proprement féministe. Non je ne me moque pas des personnes qui vivent des drames, je ne jouis de la méchanceté, non je ne caricature pas les femmes qui meurent sous les coups de leur conjoints. Je prends juste un sujet et je le montre différemment, avec un autre ton, un regard différent. Nous sommes dans l'ère de la moralisation extrême, celle prescrite par un magistère moral sur lequel il faut s’aligner : s’émouvoir pour la même chose, se scandaliser pour les mêmes faits, penser pareil partout et tout le temps. C’est mon combat de révéler combien il peut être dangereux d’épouser cette uniformité des comportements. Combien il est important de prendre un sujet dramatique et de le détourner. A ma manière.

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L’humoriste a expliqué sa performance par la volonté de «bousculer, transgresser les codes, montrer l’absurdité de notre réalité, remettre en question la pensée dominante, et permettre l’irruption du rire là où on ne l’attend pas. Là où on ne le veut plus».

«Il s’agit de mettre en lumière un sujet d’une autre façon que celle imposée: la posture victimaire, les pleurs, les collages chocs et la manifestation proprement féministe», ajoute-t-elle.

Elle a rejeté les accusations de moqueries envers les femmes ayant subi des violences: «Je prends juste un sujet et je le montre différemment, avec un autre ton, un regard différent. Nous sommes dans l'ère de la moralisation extrême, celle prescrite par un magistère moral sur lequel il faut s’aligner: s’émouvoir pour la même chose, se scandaliser pour les mêmes faits, penser pareil partout et tout le temps.»

Marche contre les violences sexuelles et sexistes à Paris

La ville de Paris a accueilli une importante manifestation contre les violences sexuelles et sexistes le 23 novembre. La manifestation a été organisée à l'appel du collectif féministe #Noustoutes.

La trentaine de marches organisées en France a rassemblé 150.000 personnes, dont 100.000 à Paris, selon le décompte du collectif. Dans la capitale, le cabinet Occurrence a pour sa part dénombré 49.000 manifestants lors de son comptage pour un collectif de médias dont l'AFP, et la préfecture de police 35.000.

Face à ce problère, Marlène Schiappa, secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, a proposé d'expulser des citoyens étrangers condamnés pour violences sexistes ou sexuelles. Invité de La Matinale sur CNews, l’eurodéputé RN Nicolas Bay l'a soutenue.

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