Dans un entretien à l'hebdomadaire Die Zeit à paraître jeudi, le Britannique de 53 ans Roger Hallam, co-fondateur d'Extinction Rebellion (XR) a estimé que des génocides s'étaient déroulés de manière répétée au cours des cinq derniers siècles.
«En fait on pourrait dire que c'est comme un événement régulier», selon des extraits de l'interview diffusée dès mercredi par le magazine.
«Le fait est que des millions de gens ont régulièrement été tués dans des circonstances cruelles au cours de l'Histoire», a-t-il souligné, jugeant que l'Holocauste, au cours duquel 6 millions de Juifs ont été exterminés, n'était «qu'une simple connerie de plus dans l'histoire humaine».
Roger Hallam a également assuré que la culture de la repentance, socle de l'identité allemande depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, paralysait les Allemands.
«Un traumatisme poussé à l'extrême peut créer une paralysie (qui empêche) d'en tirer les leçons», a souligné l'activiste.
L'antenne allemande d'Extinction Rebellion a promptement dénoncé ces propos de Roger Hallam, qu'elle a déclaré persona non grata en Allemagne.
«Nous nous distançons nettement des déclarations de Roger Hallam qui minimisent et banalisent l'Holocauste», écrit-elle dans un message sur Twitter. «Roger bafoue les principes des XR qui ne tolèrent pas l'antisémitisme et n'est plus le bienvenu chez XR Allemagne».
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, a également condamné ces propos rappelant que l'extermination des Juifs était «inhumaine dans sa singularité». «Nous devons toujours être conscients de cela pour pouvoir assurer: plus jamais!», a tweeté le chef de la diplomatie.
L'éditeur allemand Ullstein, de son côté, a annoncé qu'il renonçait à publier le livre de Hallam, assurant prendre «ses distances avec toutes les formes de déclarations actuelles de Roger Hallam». «Pour cette raison, son livre ne sera pas publié», a-t-il ajouté dans communiqué.
Le co-dirigeant des Verts allemands, Robert Habeck, a de son côté appelé l'organisation XR «à prendre nettement ses distances» avec M. Hallam.
«Il ne doit y avoir aucune place pour la minimisation de l'Holocauste ou l'antisémitisme. Nulle part et dans aucun mouvement», a-t-il insisté dans Bild.
Le mouvement, né au Royaume-Uni fin 2018, prône la désobéissance civile pour contraindre les gouvernements à agir face à la crise climatique.
Début octobre, il avait lancé une vague d'actions dans le monde: ses militants avaient grimpé sur des avions, s'étaient collés avec de la glu aux bâtiments, tandis que d'autres bloquaient des ponts et la chaussée.