En ouverture d’une conférence de presse face aux médias américains, mardi 19 novembre, l’ambassadrice américaine auprès de l’Otan, Kay Bailey Hutchinson, est revenue sur les propos de Macron, prononcés deux semaines plus tôt, sur la «mort cérébrale de l’Otan». Elle affirme «s’opposer fermement» à cette évaluation de l’Alliance atlantique faite par le Président français.
«Je pense que l’Otan est absolument essentielle et nous allons évaluer les risques auxquels nous faisons face ensemble, et l’idée que l’un de nos pays ou l’un de nos groupes d’États puissent affronter seul les énormes risques encourus par nos populations n’est même pas rationnelle», a déclaré l’ambassadrice.
«Une chose est certaine : les États-Unis restent engagés en faveur de l’article 5, il est une de nos forces», a souligné Mme Hutchinson. Dans l’interview de Macron publiée par The Economist, celui-ci s’était interrogé sur l’avenir de cet article, qui prévoit une assistance mutuelle entre tous les membres du traité au cas où une attaque est dirigée contre l’un d’entre eux.
Elle a rappelé que l’Otan est forte, et estime que l’Europe «ne serait pas aussi sûre sans le lien transatlantique que nous avons». «Le fait de discréditer l’alliance sécuritaire, qui s’est révélée être l’alliance militaire la plus puissante et la plus efficace de l’Histoire du monde, n’est pas une très bonne idée», a-t-elle ajouté.
Le prochain sommet de l’Otan
Ce n’est pas Emmanuel Macron, mais Jean-Yves Le Drian qui se rendra au 27e sommet de l’Otan, qui se tiendra à Londres les 3 et 4 décembre 2019. Le ministre des Affaires étrangères aura pour objectif de présenter des propositions pour combler les lacunes de l’Alliance dénoncées par Macron, a indiqué Ouest-France.
Par ailleurs, lors d’une conférence de presse le mardi 19 novembre, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a annoncé qu’il se rendrait à Paris prochainement pour rencontrer le chef d’État français, rapporte l’AFP, «afin de mieux comprendre son message et les raisons qui sont derrière» ses critiques.
La réaction de Trump
Mercredi 13 novembre, à l’issue d’une rencontre avec Recep Tayyip Erdogan, Donald Trump avait exprimé sa déception à la suite des déclarations de Macron. Le Président turc avait pour sa part qualifié ces critiques d’«inacceptables».
Depuis 2018, le Président américain a affirmé à plusieurs reprises, notamment à travers des tweets, que les États-Unis «payaient trop» pour l’Otan et réclamait dès lors aux pays membres d’y injecter plus d’argent.
Donald Trump se rendra à Londres début décembre afin de participer à la réunion avec les dirigeants de l’Otan.