La scène se déroule à Montpellier le 9 novembre lors de l’acte 52 des Gilets jaunes. Les forces de l’ordre lancent une charge contre les manifestants bloqués dans les ruelles. À ce moment, Guillaume et Sophie se tiennent dos contre un mur, les bras levés. Des policiers leur assènent pourtant des coups de matraque, ce qu'il est possible de voir sur plusieurs vidéos, dont une de France 3 Occitanie.
«J'ai reçu un coup de matraque par-derrière la tête et quelques coups divers. J’ai cinq points de suture sur la gauche de la nuque suite à une charge de la BAC inexplicable», confie Guillaume à Sputnik, précisant que ces blessures lui ont valu deux jours d’ITT. Sa sœur, Sophie, qu’il a protégée de son corps au sol, a été matraquée «au genou droit et sur la colonne vertébrale alors qu'elle était allongée». Elle s'est vu prescrire 10 jours d'ITT.
Avec la nasse, «cela ne peut que déraper»
Ce jour-là, les forces de l'ordre ont encerclé plusieurs centaines de manifestants dans le centre-ville en les empêchant de sortir. Une technique de nasse qui, estime Guillaume, a contribué à générer des tensions.
«Comment de simples citoyens coincés entre les murs peuvent-ils rivaliser face à un mur de boucliers, canons à eau roulant en amont et en aval de la rue», s’interroge cet habitué des manifestations des Gilets jaunes.
Pour lui, la stratégie des forces de l’ordre aurait pu permette d’éviter l’affrontement si elle était «réalisée ou ordonnée plus professionnellement», ce qui, estime-t-il n’a pas été le cas le 9 novembre.
«L’emploi à tort ou à raison de gaz, de grenades, de matraquage, de LBD ou de canons à eau sans distinctions sur une foule apeurée, pacifique, non armée et non équipée pour faire face, cela ne peut que déraper», explique le manifestant. «L'incompréhension et l'énervement font place à l’instinct de survie, passer trois heures à subir des agressions diverses sans échappatoire».
«Pousser les gens à faire des erreurs pour les tabasser puis leur réclamer des sous c'est du racket légal en bandes organisées», poursuit Guillaume.
Une plainte déposée
Avec sa sœur, ils ont déposé plainte pour violences policières auprès de l'IGPN (Inspection générale de la police nationale). Un communiqué basé sur leur témoignage et intitulé «Ne laissons pas la police sombrer dans la violence» a été signé par une vingtaine d’organisations de Montpellier.
«Le fait de porter plainte s’additionnera avec les autres histoires afin que l'on ne dise pas plus tard: regardez, il n'y a eu que dix plaintes en un an, tout va bien...», résume-t-il.