Lors de la séance des questions au gouvernement (QAG), mardi 19 novembre, une intervention d’Ugo Bernalicis, député La France insoumise, suivie de celle de son collègue François Ruffin, sur fond de débat à propos du préfet de police de Paris et des Gilets jaunes, a valu à ce dernier une «note» au procès-verbal de la séance. Cette sanction s’accompagnera d’un prélèvement de 1.600 euros sur son indemnité parlementaire, rapporte Le Parisien.
L’élu LFI du Nord, Ugo Bernalicis, est d’abord revenu sur la manifestation des Gilets jaunes dans la capitale, samedi 16 novembre, a interrogé le ministre de l’Intérieur sur la réalité du droit de manifester et a mis en cause le préfet de police de Paris, Didier Lallement, mentionnant le surnom de «préfet qui fait frapper les flics».
"Je vous interroge sur la réalité du droit de manifester en France", @Ugobernalicis (FI) dénonce la gestion "calamiteuse" de la manifestation de samedi à Paris et accuse le Gvt de "gouverner par la peur". #DirectAN #QAG pic.twitter.com/Qf6kqiE3ky
— Assemblée nationale (@AssembleeNat) November 19, 2019
«C'est à dessein que vous l'avez nommé, car il y a une adéquation entre votre doctrine de maintien de l'ordre et la réputation de ce préfet, entre l'éborgneur et le fou furieux», a lancé le député devant l’Assemblée, exigeant que le préfet soit démis.
Laurent Nunez, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, a défendu la «doctrine définie au niveau du gouvernement» et qu’«il ne s’agit pas d’empêcher le droit de manifester». Alors que l’hémicycle se montrait de plus en plus bruyant, François Ruffin a reproché au secrétaire d’État son manque de compassion pour les manifestants blessés, indique Le Parisien.
Cette en raison de cette intervention que le député de la Somme s’est vu infliger une amende de 1.600 euros par le président de l’Assemblée, Richard Ferrand.
«Lorsque j'ai parlé, on m'a hurlé dessus. Il y a eu un tel brouhaha que peu de gens ont pu entendre mes propos. Et pourtant, il n'y a eu que François Ruffin qui a été sanctionné. C'est inadmissible», s’est indigné Ugo Bernalicis auprès du Parisien.
Intervention du Premier ministre
Le Premier ministre Édouard Philippe a ensuite interpellé les élus LFI à propos de leur intervention sur Didier Lallement.
«Mettre en cause nommément un fonctionnaire qui exerce sa mission au service de l'État et qui, dans cet hémicycle, ne peut pas répondre puisqu'il ne peut pas parler et qu'il ne peut pas s'y présenter, me semble ne pas exactement correspondre aux exigences que nous avons à poser d'une démocratie mûre», a lancé le chef du gouvernement.
«Tel ou tel parlementaire peut parfaitement critiquer l'action du gouvernement, mais si vous avez à mettre en cause l'action d'un fonctionnaire, alors adressez-vous au ministre de l'Intérieur ou au Premier ministre», a-t-il ajouté, selon des propos relatés par Le Parisien.