Le ministre algérien des Moudjahidine (anciens combattants) Tayeb Zitouni a qualifié lundi 18 novembre lors d’une conférence historique dans la wilaya (région) de Sidi Bel Abbès, dans l’ouest de l’Algérie, d’«épineux» les dossiers mémoriels en négociation avec la France, indique l’Algérie Presse Service (APS). Il a prévenu que l’Algérie usera de tous les moyens juridiques pour faire valoir «ses droits historiques».
Par ailleurs, il a affirmé qu’«il n’y a pas une bonne volonté du côté français pour résoudre le problème de la mémoire», ajoutant que «nous allons user de tous les moyens juridiques pour récupérer nos droits historiques». Il a également souligné que «les crimes commis à l’encontre du peuple algérien ne sont pas obsolescents».
Selon le site d’information Algérie 7, Tayeb Zitouni a annoncé qu’il avait même «commencé à mobiliser des élus, des associations ainsi que des avocats afin de déposer ce dossier devant les tribunaux internationaux».
L’appel de l’ONM
«Nous devons demander des comptes aux Français. Le Parlement algérien doit proposer une loi pour exiger des compensations à la France», a-t-il déclaré. «Nous voulons qu’il y ait une loi dans notre pays pour qualifier la colonisation française de destruction et de génocide», a-t-il ajouté, précisant que «l’ONM a demandé des réparations. Nous ne sommes pas des mendiants, c’est le droit des Algériens. Ils ont détruit un pays».
Pour le responsable, ce projet de loi sera une réponse à la loi française du 23 février 2005 sur «les bienfaits» de la colonisation. «Les Français ont évoqué dans cette loi les faits positifs de la colonisation alors que pour nous, il s’agissait de crimes coloniaux. Une occupation de 130 ans est devenue pour eux une mission civilisatrice», a-t-il dénoncé.
Auparavant, M.Zitouni avait affirmé que pour instaurer des relations normalisées avec la France, les quatre dossiers mémoriels devaient être réglés.