Le Président chinois a récemment réussi à séduire la Grèce, membre de l’UE et de l’Otan, par son initiative globale «Une ceinture une route», transformant, de fait, ce pays en «porte d’entrée de l’Europe», écrit le Guardian. D’où un défi quasi-existentiel pour l’UE: «éviter d’être prise en sandwich entre une Chine vorace et des États-Unis de moins en moins fiables et de plus en plus insensés et hostiles».
Le média indique que la stratégie de Pékin repose sur une plateforme du groupe «17+1» qui englobe la Chine, 16 pays d’Europe centrale et orientale et, désormais, la Grèce. Cependant les grandes puissances européennes, telles que l’Allemagne et la France, sont méfiantes et craignent que le 17+1 ne soit une tentative de division de l’Europe.
La Chine, un rival systémique
La Commission européenne a même qualifié la Chine de «rival systémique» en mars après que Xi Jinping est parvenu à des accords avec l’Italie dans le cadre de la même initiative de nouvelle route de la soie, rappelle le quotidien britannique.
Le Guardian avertit qu’une menace non moins importante provient également de Washington, surtout si Donald Trump est réélu pour un second mandat et que cette menace va au-delà d’une collaboration militaire réduite et de prises de décisions unilatérales par les États-Unis, comme le feu vert pour l’invasion de la Syrie par la Turquie.
Ainsi, selon le journal britannique, les dirigeants de l'UE nouvellement élus, qui n'ont pas encore fait leurs preuves, sont «coincés entre les perfides anglo-saxons d'un côté et les Chinois calculateurs de l'autre, sans oublier les Russes constamment à la recherche de moyens d'affaiblir les démocraties occidentales».
Un projet particulièrement vulnérable
«Peut-être que ces grandes bêtes sentent le sang?», s’interroge le Guardian.
«Merkel, la figure autrefois dominante et constante de l’UE, est sur le point de partir. Le chaos règne dans la politique de l'UE concernant l'Iran, la Syrie, la Libye, la Palestine, l'Ukraine et les migrations. À court d’argent et avec des nationalistes et des populistes d'extrême droite traquant un continent politiquement fragmenté de l'Espagne à la Pologne, le projet européen semble être particulièrement vulnérable», résume le quotidien.