Après de longs débats dans le pays, une nouvelle association pour la formation des imams, financée par le ministère allemand de l’Intérieur, doit ouvrir le 21 novembre. Le projet pilote devrait être lancé en Basse-Saxe, raconte la Deutsche Welle.
Le plan comprend «la création d’une association enregistrée en coopération avec des organisations musulmanes et des communautés de mosquées intéressées» avec la participation d'experts en théologie islamique, a déclaré le ministère d'État aux sciences et à la culture à la Deutsche Welle. Leur projet est prévu pour «fonctionner comme un modèle».
Ayant développé une «feuille de route» pour le programme de formation, le professeur Rauf Ceylan de l’Université d’Osnabrück a mis en garde contre les «attentes trop élevées», mais a souligné toutefois que «la qualité se manifestera, elle finira par être acceptée».
Bien que la théologie islamique soit enseignée dans plusieurs institutions universitaires en Allemagne, ses diplômés ne pouvaient pas travailler comme imams, car la pratique nécessite une formation spéciale.
L’expansion de la DITIB donne un coup de fouet à l’initiative
Le député vert Filiz Polat, dont le parti «réclamait depuis longtemps» un tel programme, a déclaré au média que cette initiative provenait de l’expansion de la DITIB, qui compte environ 900 mosquées affiliées. Cette organisation, qui entretiendrait des liens étroits avec le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan, a formé et financé la majorité des imams, à la tête de la communauté musulmane allemande, qui compte près de 4,5 millions de personnes.
La question du financement
Le financement du projet reste un obstacle, car la Constitution du pays ne permet pas à l’État d’intervenir ou d’influencer les affaires religieuses. L’État a toutefois réussi à préserver sa neutralité en lançant une association indépendante avec la participation du Conseil central des musulmans d’Allemagne (ZMD).
«Nous ne pouvons pas toujours nous plaindre qu’il y ait des imams étrangers», a déclaré le président du ZMD, Aiman Mazyek, qualifiant la décision de «développement positif, mais elle aurait dû être introduite il y a plusieurs décennies».