Interviewé par Sputnik en marge de la 8e édition du Forum culturel international de Saint-Pétersbourg, le directeur du réseau des librairies Payot en Suisse est revenu sur le problème de l’absence d’auteurs russes sur les étagères des librairies françaises.
La «mauvaise image» de la Russie en France
Tout en évaluant la quantité des œuvres russes contemporaines publiées en France comme «relativement faible», l’homme d’affaires suisse explique que «dans la langue française» «comme tout le monde […] on est envahis par les Américains et par l’anglais».
Cependant, d’après Pascal Vandenberghe, «la Russie et son Président ont une mauvaise image en France», ce qui nuit en général à la situation dans laquelle se trouve la culture russe dans l’Hexagone.
«Je déplore que […] en France, aujourd’hui, on est dans des pays où la propagande fait beaucoup de tort à la Russie. Les Français savent toujours tout mieux que tout le monde», lance celui qui a abandonné la nationalité française «volontairement». «La culture, du coup, paie cette mauvaise image de son Président qui, en Europe, en général, est mal perçue.»
Il faut «faire venir des Européens de l’ouest ici»
En évoquant les échanges universitaires franco-russes qui permettent de promouvoir la langue et la culture russes en Europe, Pascal Vandenberghe l’inscrit dans les événements tissant des liens internationaux:
«C’est très bien. […] C’est un peu comme ce Forum culturel [international de Saint-Pétersbourg, ndlr], [ceci, ndlr] peut contribuer à donner une autre image de la Russie.»
«Ils vont beaucoup plus vers le sud, dépenser des sous à Barcelone. […] Il faut faire venir des Européens de l’ouest ici pour qu’ils voient comment sont les Russes, comment est la Russie en réalité.»
Saint-Pétersbourg, «une des plus belles villes du monde»
Pascal Vandenberghe s’est confié sur l’amour qu’il porte notamment pour les grands classiques russes, ainsi que sur ses impressions de voyages à Moscou et Saint-Pétersbourg.
«À Moscou, la première fois, j’ai été voir un peu où pouvait se cacher ce diable, celui de Boulgakov. J’ai retrouvé le parc», sourit celui qui possède dans sa bibliothèque de nombreux grands classiques russes.
«Hier, j’étais dans l’avion avec une jeune femme qui a la nationalité russe et qui vit en Écosse, et puis je lui dis: "c’est la première fois que je viens à Saint-Pétersbourg, mais la perspective Nevski, quand on a lu la littérature russe, c’est comme si on l’avait déjà foulée depuis des années, vous comprenez".»
En avouant être «très attaché à la culture et à la littérature russes» à titre personnel, Pascal Vandenberghe conclut:
«Je savais que je découvrirais une des plus belles villes du monde. Je n’ai pas marché longtemps, trois heures ce matin, juste dans les rues et je confirme.»